🌿 Abeille party | Concours du festival écolo | Ré-entendre la forêt | KFC et Quick toujours jetables | Une série qui fait du bien...

Bonjour à toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Le rythme de l'actualité s'accélère, et les projets liant arts et écologie éclosent de toute part. Signe que cette nouvelle culture, plus en phase avec le vivant et notre environnement, et que l'on appelle de nos vœux, se construit de mains toujours plus nombreuses.

Conséquence indirecte : cette lettre passe (ponctuellement ?) au rythme hebdo, tout en tentant de conserver une même qualité de contenus. Si ça dérape, claquez-nous un mail bien senti.

Bonne semaine, et bonne Pioche!

Jean-Paul, avec Cypriane, Simon, Lucile, Baptiste, Juliette... et Lucien.

1. La menace fantôme

Busy B. C'est la fin des néonicotinoïdes en France. Suite à l'arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne ce 19/01, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, abandonne son projet de (3e) dérogation à l'interdiction européenne de ces produits, encore utilisés par nos betteraviers pour lutter contre le virus de la jaunisse. Une sacrée bonne nouvelle pour nos abeilles et la biodiversité – mais aussi pour notre santé. Les producteurs, eux, seront dédommagés.

Dalle béton. La Métropole de Rennes impose désormais balcon, terrasse ou loggia à toute nouvelle construction collective en raison 1/ de la nécessité de jouir d'espaces extérieurs constatée après les confinements successif 2/ du développement du télétravail 3/ de la nécessité de « beaucoup moins consommer les espaces naturels », dixit la Métropole. Exemplaire.

Des pêches. Alors que le quotidien Sud Ouest engage son programme vert « Déclic », on l’attend encore – le déclic, vous suivez – du côté de la Dépêche du Midi. Bien peu inspirée, la rédaction toulousaine consacre sa Une à un skieur en proie à « la menace écolo », accompagnée d'un florilège anxiogène sur l’ensemble de son édition : « guerre », « inquiétude », « tempête », « terrifiante explosion »… Pas exactement un journalisme de solutions.

2. « Tout est musique, à partir du moment où tu écoutes avec attention » – Toh Imago (InFiné)

Certain·es partent en forêt pour se promener, d’autres pour enregistrer un album. C’est le cas de Toh Imago, dont le – poétique et enivrant – second disque « Refuge », façonné entre sa campagne isarienne et la forêt de Mormal, mêle habilement chants d’oiseaux, bruissements de rivière, nappes de synthé et boîtes à rythmes.

L'occasion de prêter une oreille attentive à une nature de plus en plus difficile à appréhender, explique-t-il à notre journaliste Lucien Rieul.

Quel a été le point de départ de ce nouvel album ?

Le confinement de 2020. Le titre du disque, Refuge, vient de là, car ce fut un moment où écouter et produire de la musique représentaient pour moi une sorte de refuge intérieur, mental.

J’ai la chance d’habiter à la campagne, dans un hameau de l’Oise, depuis maintenant plus de 10 ans. Le confinement a donc aussi été l’occasion d’une reconnexion avec mon environnement. C’était le printemps, les bas-côtés débordaient de fleurs, alors qu’en temps normal tout était taillé…

Étrangement, je me suis mis à composer une musique beaucoup plus positive, moins sombre que ce que je faisais avant. Il y avait un besoin de positif. J’ai voulu faire un album immersif qui serait le condensé de tout ça, et qui puisse peut-être servir de refuge aux gens qui l’écouteraient.

Plus encore que la nature, c’est la forêt qui se retrouve au centre de Refuge. Comment s’est dégagée cette thématique ?

Avec mon ingé-son, on a eu l’idée de prendre des pistes de synthétiseur que j’avais enregistrées au préalable, et de partir dans la forêt de Mormal, le plus grand massif forestier du Nord, avec une petite enceinte Bluetooth pour diffuser les sons en plein air et les réenregistrer derrière.

La réverbération des arbres, c’est quelque chose qu’on ne peut pas vraiment recréer en studio. On a aussi pris le temps d’enregistrer des sons d’ambiance avant de tout mélanger sur l’album, de façon à ce qu’il n’y ait plus vraiment de limite entre les sons artificiels et naturels.

Il faut parvenir à se mettre en retrait pour « entendre » la forêt. Est-ce que ton travail sur cet album a renouvelé la façon dont tu écoutes ton environnement  ?

Le « field recording » te fait prendre conscience que tout est musique, à partir du moment où tu l’écoutes avec attention. Nous sommes un peu des intrus·es en forêt, avec nos bruits, nos odeurs. On perturbe les animaux sur place. À Mormal, il fallait toujours un certain temps avant de commencer à entendre des choses nouvelles.

Il est très dur de s’enfoncer suffisamment dans la forêt pour ne plus avoir de pollution sonore « humaine », une route, une tronçonneuse… D’autant plus qu’il y a de plus en plus de zones réservées à la chasse. Cette privatisation des forêts est préoccupante, mais le confinement a peut-être permis aux gens de s’en rendre davantage compte en partant en balade.

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3. En route pour l'aventure

Wake Up. À Paris aujourd'hui ? Évitez la gare de l'Est et dirigez-vous plutôt au Fluctuart (7e arr.) où se déroule, de 17h à 21h, une soirée consacrée à la transition écologique de la culture. Déjà vu ? Think again. Danse, humour, et confs de (très) haut niveau – Palais de Tokyo, Opéra de Paris, Ademe, Quai Branly... – rythmeront la présentation d'un copieux travail d'étudiants de l'ICART, réunis sous le collectif Réveil Culture. Pour les non-Parisiens, c'est à voir en ligne juste ici.

L'école des sourciers. Cette semaine partout en France, c'est le Learning Planet Festival, ce grand rendez-vous visant à croiser manières d'apprendre et impact social et environnemental. Parmi les multiples événements organisés à Marseille, Brest ou Montpellier, on note une grande soirée ce 27/01 à l'Académie du Climat (Paris 4e), intitulée La Fabrique des Futurs, et qui nous semble tout à fait à stimulante.

Jardin d'hiver. La grande fête de l'agroécologie et de l'alimentation durable se tient à Montpellier cette semaine : 32 événements – visites de fermes, balades, ateliers, marchés, dégustations... Et surtout, ce 28/01, le lancement d'une (très excitante) expérimentation citoyenne, la Caisse alimentaire commune, un budget collectif pour favoriser l’accès de tous.tes les habitant.es à des aliments sains, produits dans des conditions respectueuses de l'environnement. Beautiful.

4. Sous vos applaudissements

Yes Coast. Est-il vraiment surprenant que cette joyeuse initiative nous vienne de Bretagne ? Les Bravos, c'est son nom, est un nouveau concours – très officiel – visant à récompenser les festivals pour leurs démarches éco-responsables. Objectif : mettre en lumière les bonnes initiatives afin d'aider à concevoir des festivals plus durables

Tout festival organisé en Bretagne ou en Pays de la Loire peut concourir dans l'une des cinq catégories – inclusion, coopération entre acteurs, politique zéro déchet, circuits courts et démarche globale – et espérer convaincre les jurys, composés d'experts et de professionnels.

L'appel à candidatures, organisé depuis Rennes par (l'hyperactif) Collectif des Festivals, est ouvert jusqu'au 3 mars. Et nous sommes ravis, chez Pioche!, d'accompagner ce dispositif comme partenaire.

5. Utopies concrètes

L'expo. Nous avions été hypnotisés par les immenses – et sublimes – tirages de forêts, de roches et d'eaux du « marcheur-photographe » Eric Bourret, vues il y a peu au Centre de la Vielle Charité, à Marseille. Ses œuvres les plus végétales se trouvent désormais accrochées aux murs du royal Domaine de Chaumont-sur-Loire (37), aux côtés des photos, non moins impressionnantes, du renommé Michael Kenna. Deux bonnes raisons (au moins) de visiter la Touraine jusqu'au 26/02.

L'article. « Quelles études pour bosser dans la transition écolo ? » Si votre petite cousine peine à trouver sa voie, voici un article de NOWU – ce média lancé par France TV en direction des jeunes lecteurs l'an dernier – complet et bien fichu pour éclairer sa lanterne. On y lit un large choix de formations par secteur (sport, santé, alimentation, énergies...) accompagnées de témoignages de jeunes déjà recrutés. Solide, et utile.

Le guide. On vous vantait ici les mérites de cette véritable « Bible » de la communication responsable (et des nouveaux récits), concoctée par Valérie Martin à l'Ademe – à acquérir pour un prix très modique. Voici son compagnon de bibliothèque, gratuit et en ligne : L'Écran d'après, soit un guide pour les pros du cinéma et de l'image – écriture, réalisation, production, diffusion et distribution – pour changer, enfin, nos représentations du monde.

Le série. D'ailleurs, s'il est une série à regarder pour se faire du bien cette semaine, ces six épisodes d'Utopies ? en font clairement partie. Un voyage en six pays « à la rencontre d’utopistes du réel qui chaque jour construisent d’autres réalités et tentent de lutter grâce à la solidarité, l’égalité, le respect du vivant ». Bonne route.

6. La commu

Vous avez un projet ou une annonce à faire paraître sur Pioche! ? Écrivez-nous à [email protected].

• Les camarades de Vert embauchent un journaliste chef d'édition web en CDI, autant dire le job « perle rare » dans le métier. Good luck.

• De leur côté, les Marseillais de Pikip Solar Speakers expliquent dans un livre blanc comment (et pourquoi) mesurer l'énergie utilisée par des enceintes acoustiques. Technique mais futé.

• Ce soir à Paris, de 19h à 22h, l'Académie du Climat organise une Fresque des nouveaux récits. Ça peut en intéresser certain.es ici.

• Demain à Grigny (69), l'asso Cosmos projette le film Le Temps des Forêts (2018), de François-Xavier Drouet, suivi d'un temps d'échange.

• Ce jeudi aussi, mais à Tours cette fois, le podcast Greenletter Club anime la soirée « Climat et modes de vie » au Bateau Ivre.

7. Danke schöne

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