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  • 🌿 Attal et l'Ă©cologie | Du rap qui fait pleurer | Une expo des SoulĂšvements de la Terre | Camille Etienne Ă  l'ÉlysĂ©e...

🌿 Attal et l'Ă©cologie | Du rap qui fait pleurer | Une expo des SoulĂšvements de la Terre | Camille Etienne Ă  l'ÉlysĂ©e...

Culture & Ă©cologies 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

À l’heure de l’installation du « jeune Gabriel » au poste de premier ministre, et de l’absence – flagrante – de la question Ă©cologique dans son discours hier (comme dans son parcours jusqu’ici), nous avons voulu ouvrir cette premiĂšre lettre de l’annĂ©e par le (re)visionnage des vƓux, diffusĂ©s par Mediapart le 31/12 dernier, d’une personnalitĂ© qui symbolise, elle aussi, « l’audace et le mouvement ».

En prĂ©vision d’un futur remaniement,

Excellente année 2024,
Et bonne Pioche!

1. Bois vert

Elisabeth Borne Ă  Matignon en 2022, plantant un chĂȘne vert, symbole de la longĂ©vitĂ©.

Écol
ogique ? Gabriel Attal devient donc le plus jeune premier ministre sous la Ve RĂ©publique. S’il dit vouloir « emmener l’école avec [lui] » Ă  Matignon, sa jeunesse le portera-t-il aussi Ă  dĂ©fendre l’avenir des gĂ©nĂ©rations futures ? M. Attal « ignore l’écologie » claquait en titre Reporterre hier. Le voici en tout cas attendu au tournant.

Cliffhanger. Que deviendra aussi la planification Ă©cologique, cette mission confiĂ©e Ă  la premiĂšre ministre Elisabeth Borne – elle-mĂȘme ex-ministre de la transition Ă©cologique (2019-2020) – supposant une centralitĂ© de l’enjeu dans les dĂ©cisions gouvernementales ? Dans son discours hier matin, le « jeune Gabriel » s’engage (quand mĂȘme) Ă  « garantir l’avenir de notre planĂšte, le bien commun de notre humanitĂ© ». C’est un brin court.

L’atome de la discorde. On en oublierait presque la prĂ©sentation, ce 8/01, du projet de loi sur la souverainetĂ© Ă©nergĂ©tique (Le Monde), dont on retient deux chiffres : a) objectif de baisse de la conso d’énergie de 30% d’ici Ă  2030 (par rapport Ă  2012), b) construction de 13GW – soit l’équivalent de 8 EPR – en plus des 6 EPR dĂ©jĂ  prĂ©vus. 13 GW renouvelables ? On verra en 2026, rĂ©pondait-on au ministĂšre en novembre. Les dĂ©fenseurs de l’éolien s’inquiĂštent dĂ©jĂ .

2. Le rap pour « changer un peu le monde, ou au moins le rendre plus tendre » – LĂ©mofil

« Quand il est en concert, il se passe un truc dans le public, les gens pleurent. » Cette premiĂšre description de LĂ©mofil entendue au dĂ©tour d’une conversation donne le ton. Sur scĂšne, son grand corps vĂȘtu de noir, micro Ă  la main et veines saillantes incarne ses textes comme au thĂ©Ăątre. Sa voix grave slame des mots simples, chargĂ©s d’émotion brute.

On est touchĂ© par sa peur d’avoir un enfant dans un futur incertain de son morceau « PĂ©trole », par sa nostalgie sans illusions lorsqu’il Ă©voque « Ceux qui restent » dans son village d’enfance. Rencontre avec un rappeur conscient du monde qui vient.

Tu laisses une grande place Ă  ton corps dans tes textes, et aussi sur scĂšne, oĂč tu incarnes chaque morceau, oĂč ton corps aussi transmet les Ă©motions au public.

Dans l’écriture, le corps est un moyen trĂšs utile pour rester concret. Je n’ai pas envie d’utiliser des jolies images, des mots sophistiquĂ©s et de rester dans le superficiel. Sur scĂšne, j’essaye d’accompagner ces images avec mon corps.

Le fait que l’on voit mes veines dans la gorge, sur les bras, le fait que je transpire, que je postillonne, que je tremble beaucoup, ça rajoute de la sincĂ©ritĂ©, on voit que je vis le truc. Je ne veux pas dĂ©livrer mes textes avec une forme de pudeur, je veux rendre honneur Ă  ce que j’ai Ă©crit et aux Ă©motions que j’ai vĂ©cues.

©thesndoctor

Comment s’est passĂ©e l’écriture du morceau « PĂ©trole », dans lequel tu Ă©voques la crise Ă©cologique Ă  travers la peur d’avoir des enfants ?

Je suis parti de l’image des sables mouvants qui m’a Ă©voquĂ© l’effondrement et la peur du futur, puis j’ai choisi d’aborder le sujet Ă  travers l’envie de ne pas avoir d’enfants. C’est une maniĂšre de raccrocher avec ce que je sais faire : parler de choses trĂšs personnelles. Parler d’un enjeu trĂšs large en revenant Ă  l’intime permet de mieux toucher les gens.

Je suis assez persuadĂ© qu’il y a une diffĂ©rence entre le rĂŽle des scientifiques et des politiques, qui est de convaincre la population de maniĂšre rationnelle, et celui des artistes qui peuvent persuader en passant par les Ă©motions. Quand tu dis « j’ai peur pour mes enfants » Ă  ton pote, s’il comprend que c’est une peur sincĂšre, viscĂ©rale, ça peut le toucher, mĂȘme s’il s’en fiche de l’écologie.

N’as-tu pas peur de te voir rĂ©duit Ă  l’étiquette d’« artiste engagĂ© » ?

Il y a plusieurs maniùres pour un artiste de s’engager. Il y a les personnes qu’on appelle parfois les artivistes. Ils/elles servent à animer la sphùre militante. C’est hyper utile parce que c’est trùs dur de militer, leur art donne de la force, met du baume au cƓur, permet de tenir sur la longueur. C’est essentiel.

Mon rĂŽle, c’est de continuer Ă  ĂȘtre cohĂ©rent entre ce que je dis et ce que je fais dans l’industrie, faire ma petite place, et toucher des personnes non militantes. Il y a pleins d’artistes comme Fakear, Pomme, ou mĂȘme AngĂšle avec « Balance ton Quoi », qui ont eu Ă©normĂ©ment d’impact dans la sociĂ©tĂ© entiĂšre. Vu que j’ai ce pouvoir de faire pleurer les gens, je peux aller les chercher dans leurs Ă©motions, et les ramener en douceur sur des questions militantes et politiques.

3. Et bonne santé

Grosses BIS. Pour la culture, la (vraie) rentrĂ©e est dans une semaine. De quoi parle-ton ? Des 11e Biennales internationales du spectacle, Ă  Nantes les 17-18/01, oĂč pas moins de 15000 pros se pencheront sur l’avenir du secteur, et notamment sa transition Ă©cologique – au dĂ©sormais cĂ©lĂšbre – « espace DD » : soit 50 dĂ©bats, keynotes et masterclass dont la rĂ©putation tient Ă  leur capacitĂ© Ă  poser les questions qui comptent (et qui fĂąchent). Nous y serons.

Little Big Planet. On passera aussi une tĂȘte – et mĂȘme un peu plus – au Festival de l’apprendre / Learning Planet Festival (22-27/01), qui se fait fort de rassembler prĂšs de 600 Ă©vĂ©nements dans le monde entier, dont 300 en France, autour des enjeux d’éducation « Ă  l’habitabilitĂ© » de notre monde. On vous conseille de bien scruter le programme pour rejoindre les rendez-vous prĂšs de chez vous.

Un peuple qui danse. En attendant, les Parisien·nes ont rendez-vous ce 12/01 Ă  La REcyclerie avec « les jeunes pousses de l’écologie et de la musique qui Ă©claireront demain ». VoilĂ  le principe des soirĂ©es Groover Discover, organisĂ©es chaque mois par les collectifs Groover Obsessions et Le Bruit qui court. Un Ă©vĂ©nement d’activistes et d’artistes Ă©mergent·es pour remettre de la fĂȘte et du (bon) son dans le militantisme. On a-dore.

Et puisqu’on y est, les ami·es du Bruit qui court sont dĂ©cidĂ©ment en verve puisqu’on les retrouve Ă  l’AcadĂ©mie du Climat le 20/01 Ă  l’animation d’un atelier intitulĂ© Racines artivistes. Le principe ? S'inspirer de prĂ©cĂ©dentes actions/Ɠuvres d’artivistes – mĂȘlant engagement politique et pratique artistique – pour en crĂ©er de nouvelles
 « plus ou moins rĂ©alistes ».

4. Fous ta cagoule

« Cagoulé·e », photo prise Ă  Sainte Soline, mars 2023 par ©Regard Brut

L’expo. Le mouvement des SoulĂšvements de la Terre portent l’exposition de @regardbrut, Ă  l’AcadĂ©mie du climat jusqu’à la fin janvier, et notamment ses photos (cf. ci-dessus) revenant sur les actions du collectif – Sainte Soline, l’A69, Lyon-Turin
 L’Ɠil de ce (puissant) photographe anonyme cherche Ă  capturer « les frictions » annoncĂ©es d’une transition Ă©cologique oĂč se « confrontent les visions de l’État et de la sociĂ©tĂ© civile ». À voir, et Ă  suivre.

Le mĂ©dia. Bon Pote fait peau neuve. Le site d’info en ligne, dont on aimait –entre autres – les articles de rĂ©fĂ©rence et ses simulateurs d’émissions carbone, vient de lancer une refonte vraiment rĂ©ussie, avec deux innovations Ă  la fois utiles et bien pensĂ©es : une « boite Ă  outils » pour mieux dĂ©cider (et mieux argumenter) et des « parcours thĂ©matiques » pour approfondir certains sujets en particulier. Chapeau.

Le film. Arte nous rĂ©gale encore avec les images captivantes – et affolantes de beautĂ© – de la sĂ©rie de docus Peuples racines, diffusĂ©s Ă  l’antenne du 15 au 19/01 et d’ores et dĂ©jĂ  en ligne. Cinq films de 53min pour partir « Ă  la rencontre de peuples qui vivent en symbiose avec la nature et collaborent avec des scientifiques pour protĂ©ger leur culture menacĂ©e », des Nenets de la toundra sibĂ©rienne aux Moken des archipels birmans. Sublime, et poignant.

5. Buddies

Vous avez un projet ou une annonce Ă  faire paraĂźtre sur Pioche! ? Écrivez-nous Ă  [email protected].

  • Un appel Ă  projet du bien nommĂ© La Nature Festival qui rĂ©serve de 250€ Ă  3000€ pour des projets artistiques rĂ©pondant au concept de Mycelium, cette couche souterraine (et connectĂ©e) des champignons.

  • Un appel Ă  candidatures destinĂ© aux
 ensembles baroques souhaitant booster leur carriĂšre de maniĂšre durable ! Ça s’appelle Sustainable-EEEMERGING, c’est pas commun, et du coup, on soutient.

  • Nous Ă©tions aux 50 ans de l’association des centres culturels de rencontre (ACCR) en novembre pour mieux comprendre le rĂŽle du patrimoine dans cette Ăšre de transition. Voici quelques images en vidĂ©o pour revenir sur cet Ă©vĂ©nement et les valeurs vĂ©hiculĂ©es par les ces CCR.

6. QLF

đŸ€“ Merci d’avoir parcouru jusqu’ici cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en pensez-vous ? Écrivez-nous (sans filtre) Ă  [email protected].

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