🌿 Björk et Rosalía en duo pour l'écologie | Bientôt un GTA durable et inclusif ? | Danse pour le climat | Chiche, nouveau média de l'écologie...

Bonjour à toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Cette semaine, on sera bref : après cette folle année, et avant d’entamer la suivante, toute l’équipe de Pioche! se/vous donne RDV à Rennes ces jeudi, vendredi et samedi pour apprécier les Trans Musicales, ses Bars en Trans ;

Et y évoquer ce que peut apporter un média dédié aux nouvelles cultures de l’écologie aux débats et enjeux actuels.

Nous en parlerons armé·es d’une pinte fraiche.

Bonne lecture, à demain,
Et bonne Pioche!

1. L’œil du tigre

Rocky Baobab. « L’homme qui arrêta le désert » n’est plu. Dans les 80s, Yacouba Sawadogo stoppait la désertification de son village en plantant, seul, arbres et arbustes. 40 ans plus tard, la biodiversité était revenue – faisant de lui une icône de l’adaptation au changement climatique, honoré par les Nations unies comme « Champion de la Terre ». « Un grand baobab vient de tomber » regrette l’un de ses biographes, Damien Deville.

Chapeau rond. « C’est pas la Corse ici. On te tue pas. C’est plus subtil. C’est sournois. La peur… ». Le journaliste Nicolas Legendre remportait la semaine dernière le prix Albert Londres 2023 pour Silence dans les champs, son enquête au long cours en Bretagne sur la violence du « système » agro-industriel, parue au printemps chez Arthaud. Yec'hed mat.

Lara Craft. Bientôt un GTA durable et inclusif ? Après le cinéma – dont on vous parlait ici – le nouveau guide de L’Écran d’après s’attaque aux jeux vidéos, pour accompagner les pros de l’industrie vidéoludique dans la construction de récits (et d’une « éco-socio-responsabilité » en interne) plus en phase avec l’époque. Un « perfect » signée Sparknews, le SNJV et l’Ademe.

2. « Il y a autant de tiers-lieux que de cultures » – Antoine Burret

Suite et fin de notre série d’automne sur les tiers-lieux, initié avec le festival PAM Fest – et à retrouver sous ce lien – avec une rencontre qui « boucle la boucle » puisqu’on y ré-interroge ce terme même de « tiers-lieu », tant à la mode qu’il en perd parfois son sens.

On refait le point avec l’un des premiers – et meilleurs – spécialistes français de la question, Antoine Burret, au lendemain de la publication de son ouvrage, bien nommé « Nos tiers-lieux ».

Quelle est l’histoire du terme « tiers-lieu », et comment résonne ce concept ailleurs ? Est-ce une exception culturelle française ?

Le mot a été formulé aux États-Unis dans les années 1980 pour que les habitant·es puissent revendiquer auprès des élus et des aménageurs le droit d’avoir des lieux pour se rassembler quotidiennement. Le modèle de référence était les lieux de sociabilité européens : le café, le bistrot ou le pub.

Pour Oldenburg – qui a inventé le mot « tiers-lieux » dans son ouvrage The Great Good Place en 1989 –, la France était le modèle du fait de l’importance des cafés et des bistrots dans la vie des habitant·es. Ce n’est pas anodin si le mot tiers-lieux connaît un tel succès ici aujourd’hui.

Mais dans le monde entier, les tiers-lieux sont ailleurs. Bistrots, coiffeurs, commerces de proximité, halls d’immeubles, places publiques… Des lieux simples mais essentiels, où l’on rencontre ses ami·es ou sa communauté au quotidien. Il y a autant de tiers-lieux que de cultures. C’est cette diversité-là qui rend le domaine important.

Avec l’évolution en France du paysage des tiers-lieux, comment le concept de tiers-lieu a-t-il été reformulé ? 

Le bon côté de ladite politique publique des tiers-lieux, c’est que le terme est maintenant entré dans le vocabulaire. On l’entend régulièrement dans les médias, on peut en parler en famille, il est même entré dans le dictionnaire. (…)

Mais les centaines de millions d’euros qui ont été investis par le gouvernement dans le secteur sont principalement orientés vers les questions de créations d’activité. N’importe quoi se revendique tiers-lieux pour obtenir des financements.

Les structures sont ultra fragiles. Elles ne survivent qu’avec des emplois précaires et quasiment personne n’a de visibilité pour l’année à venir. J’appelle ça des « incubateurs de précarité ». Avec cette focale sur la création d’activité et l’entrepreneuriat, nous sommes en train de passer à côté des tiers-lieux.

Quels principaux apprentissages en tires-tu ?

S’il devait exister un mouvement des tiers-lieux, il devrait désigner tous les tiers-lieux, pas uniquement ceux reconnus par les institutions pour leur potentiel de création d’activité. Et ce mouvement ne pourrait venir que de celles et ceux qui les habitent. 

Je crois qu’il faut remettre de l’attention sur les tiers-lieux, tous les tiers-lieux. C’est là qu’on peut discuter en face à face, s’engueuler même, mais surtout continuer à vivre ensemble dans cette période de haute tension. Il faut aujourd’hui lui redonner son sens premier, celui d’un lieu de sociabilité. C’est simple, c’est beau et essentiel de nos jours.

3. Danse pour le climat

Joli tableau. Un événement « artistique et festif » donnant la parole aux artistes engagé·es pour l’écologie, ça nous parle. On sera donc aujourd’hui de 11h à 22h au musée de la Chasse et de la Nature, Paris 3e, pour assister au dense programme de Sans Réserve, ce nouveau (et remarquable) RDV organisé par COAL, qui fait discuter – et montre ! – ces rencontres entre artistes et penseur·euses du vivant.

Boum Boum. Vous n’êtes pas aux Trans Musicales ce week-end ? Pas d’inquiétude, surtout si vous êtes Lyonnais·e : à l’occasion de la Fête des Lumières, l’AlternatiBar s’ouvre 3 soirs de suite à une écologie (très) festive : Planète Boom Boom, Koclico, RemRemX ou encore Luther & Loretta, pour une vraie bonne teuf pour le climat, comme en manif’.

Multiverse. La pièce s’appelle Antigone en Amazonie et, non, il ne s’agit pas d’une version « world » du mythe de Sophocle, mais du récit d’une rencontre entre le Mouvement des sans-terre (MST) brésilien et les comédiens du théâtre belge NTGent. Le résultat, entre projections vidéos et jeu en décalage – comme le décrivent si bien ici nos confrères de Mouvement – est à voir du 6 au 9/12 La Villette, Paris 19e.

4. C’est passé chez Pioche!

Foule supporte. Vous avez aussi été très nombreux·ses (près de 4 000 !) à participer sur Instagram à l’appel à projet Pioche! organisé avec le RESES – ce réseau regroupant 140 associations étudiantes dans toute la France – pour 1/ proposer votre initiative étudiante ; 2/ élire celle qui fera l’objet d’un reportage de la rédaction parmi les 5 finalistes.

Sous vos applaudissements, l’heureuse élue : la COP3 étudiante, un savant mélange de conférences, festival engagé et forum des métiers à impact. Bravo à elles et eux. Affaire à suivre dans ces colonnes.

5. Wakanda

La télé. Ce samedi 9/12, on resterait bien au chaud devant l’écran tant la journée spéciale « Gardiens de la forêt » d’Arte est riche : de 8h30 à minuit, seront diffusés 11 documentaires (!) – dont les 5 inédits qui donnent leur nom au programme – pour faire entendre le message d’alerte des peuples autochtones face à l’urgence de préserver ces écosystèmes vitaux pour leurs communautés, mais aussi l’humanité.

Le média. On applaudit à la naissance de Chiche, nouveau site d’infos initié par nos amies de l’organisation MakeSense – avec 5 « boussoles » : actus, imaginaires, initiatives, communs, vivant – et qui regroupe articles, podcasts, événements, dans des couleurs pop, des grosses typos et une navigation bien pensées pour les mobiles des jeunes engagé·es. Roulez jeunesse !

Le clip. On était passé : ce duo / duel entre deux (immenses) icônes de la pop internationale, Björk et Rosalía, pour lutter contre la pisciculture intensive en Islande et l’extinction des derniers saumons sauvages. Le clip est aussi irréel que magnifique, et tous les bénéfices de ce morceau, « Oral » – oublié depuis 20 ans puis exhumé par l’artiste islandaise – iront à son asso environnementale Aegis. Pour les fêtes, oubliez le saumon des fjords, et passez plutôt ce track.

6. Nous sommes un

Vous avez un projet ou une annonce à faire paraître sur Pioche! ? Écrivez-nous à [email protected].

• Une idée cadeau ? Les ami·es d’Ecotable proposent désormais une carte cadeau pour offrir une expérience gastronomique dans un (beau) restaurant écoresponsable. Ça fait plaisir.

• Nos copines du podcast T’as de beaux lieux ouvrent leur saison 3, à la découverte des précurseurs des tiers-lieux : MJC, quartiers libres, squats, éco-lieux... Ça promet !

• Le festival éco-féministe Amapola fait une pause en 2024 et organise une consultation pour co-construire l’édition 2025.

• Étudiant·es ? L’asso Alter’Actions lance son appel à candidatures pour rejoindre des missions de conseil au sein de structures de l'ESS (ONG, assos, entrepreneurs sociaux, etc.).

• Aujourd’hui à 10h30, la chaîne YouTube du ministère français de la transition écologique (oui oui) diffusera – en direct du Pavillon France à la COP28 de Dubaï – cette table-ronde de haute volée sur « La Force de l’Art face à la crise climatique ».

7. Félicitations

🤓 Merci d’avoir parcouru jusqu’ici cette nouvelle édition de Pioche!. Qu’en pensez-vous ? Écrivez-nous (sans filtre) à [email protected].

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