• Pioche! Magazine
  • Posts
  • 🌿 Combo magique | Planète Boum Boum | Midnight Express | La thĂ©orie du boxeur | Vive les punks...

🌿 Combo magique | Planète Boum Boum | Midnight Express | La théorie du boxeur | Vive les punks...

Culture & écologies 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

La semaine dernière, comme beaucoup, nous sommes resté·es au lit. Si la grippe n’a pas épargné l’équipe, ce moment suspendu nous aura permis d’apprécier vos (nombreuses) réponses à notre sondage, premier du nom.

Merci d’avoir pris le temps d’y répondre, et de préférer, pour 67,28% d’entre vous, les brèves d’actualité en introduction de votre missive. « C'est la raison pour laquelle je suis cette newsletter, avoir une vision de l'actu côté écologie avec des infos que je ne trouverai pas forcément ailleurs », nous flatte même Claire N. du 69.

Chère Claire, les déçu·es vous remercieront mais toute l’équipe, en ce jour de Saint-Valentin, vous embrasse chaleureusement.

Bonne lecture,
Et bonne Pioche!

Au fait, Pioche! sera jury, avec les autrices Anaïs Richardin ou Anne Loriot, d’un concours d’écriture autour des nouveaux imaginaires. À gagner : un séjour en résidence d’écriture du 14 au 20/04 à l’éco-lieu Bonne Vie – un havre de kiff au bord du Loing, à 1h de Paris – derrière cette folle idée. Et la publication de votre nouvelle sur Pioche!. À noter, le thème est aussi perché que les proprios du lieu. Good luck ✍️

1. Combo magique

Bah-doo-wah. Fini la pub numérique dans le métro lyonnais : 118 panneaux seront retirés le 1/04 pour « réduire la pression publicitaire » et la facture d’élec’ « de 49% ». Les panneaux classiques ne seront plus rétro-éclairés, et dans 4 stations les pubs seront remplacées par des « fresques géantes ». Ailleurs les espaces seront réservés « à 65% » aux manifestations locales, indique M. Bernard, président écolo de la Métropole et de Sytral Mobilités.

Kamoulox. Après le célèbre « greenwashing », voici le « greenblaming » qui pointe les discours sur les prétendus torts de la transition écologique (ex : la voiture électrique détruit des emplois) ; et le « greenhushing », le silence écologique des entreprises évitant de s’exposer à l’opinion – et aux poursuites. Bref, le « greenbashing » est en pleine hype, et, à l’approche des élections européennes, la course au moins-disant écolo est bel et bien lancée.

Sous vos applaudissements. Les fans de Beyoncé prenaient l’avion depuis les États-Unis pour assister à son show – beaucoup moins cher – à Paris ? Adele et son tourneur Live Nation font mieux : la chanteuse donnera en août 4 concerts dans un même lieu (construit pour l’occasion) à Munich, donnant le loisir à ses dizaines de milliers de fans de la rejoindre, a priori pour beaucoup en avion. À quand des formations climat pour nos superstars ?

Pendant ce temps, on applaudissait (vraiment) jeudi dernier l’alliance entre militants climat et cheminots faisant vibrer la Gare de Lyon, à Paris, au son du techno « On veut du fret ferroviaire » (clip ci-dessus). Une opé signée Planète Boum Boum, ce joyeux collectif d’artivistes où l’on retrouve – l’illustre – MC Danse pour le Climat et le producteur-DJ-rappeur Remrem X. Combo magique.

2. Jeanne Massart, scénographe et « dernière punk du monde de la musique »

Nous avions rencontré Jeanne Massart à la fin de son travail pour le festival We Love Green. La scénographe l’avait plusieurs années habillé de matériaux et d’objets de seconde main, avant de partir monter un projet de tiers-lieu culturel dans une ferme isolée de Normandie, le Quincampoix.

C’est là que nous l’avons retrouvée, plus libre – et occupée – que jamais. Discussion et balade, en compagnie de cette artisane-conteuse, capitaine punk d’un monde unique fait d’éco-conception, de bon sens et de solidarité. Par Baptiste Thomasset.

– À quoi tu penses quand tu regardes tes mains ?

– Je vois ma vie dans mes mains. Il y a de la corne, elles sont abîmées, elles touchent, elles savent faire, elles portent des trucs, elles manipulent des produits… Ce sont des mains de constructeur, c’est sûr. Je vois aussi tout ce qu’elles ont vécu. Elles ne mentent pas les mains, c’est vrai. Et puis elles me servent bien.

Jeanne Massart fait partie de ces personnages qui marquent. Casquette Solognac, lunettes de soleil Prada, mitaines roses et un sans-manche noir qui recouvre un sweat à capuche vert, elle nous accueille chez elle avec une hospitalité tout évidente. Dans ce coin isolé du Perche, en Normandie, la scénographe transforme une ancienne ferme isolée, bordée par deux ruisseaux, en un chaleureux lieu de vie et de création.

C’est aussi ici, dans ses ateliers, qu’elle conçoit les ambiances colorées, presque féeriques, qui font la magie des grands festivals : Printemps de Bourges, Rock en Seine, Riffx, Rio Loco, Solidays… Des installations spectaculaires proches des grandes scènes aux petits détails des coins intimistes, Jeanne travaille à partir de matériaux réemployés pour élaborer des créations éco-responsables et accessibles – « le genre de décor que tu peux faire en petit dans ta chambre quand tu es gamin ».

©Fleur Fellot-Biard

Depuis la large porte de son hangar de stockage, on découvre les fabuleux décors des festivals démontés, pliés, emballés et soigneusement rangés. Le R géant de Rock en Seine par ici, des bandes de rubalises colorées qui ont orné un char de la Techno Parade par là. « Ce qui me tue dans ce métier, c’est le temps qu’on passe pour que les décors jouent si peu de temps, alors si en plus on jette tout à la fin, ce n’est pas possible » commente Jeanne en parcourant la pièce du regard.

Syndrome de Diogène ?

La quadragénaire revendique un modèle unique, en circuit fermé, qui s’appuie sur son stock et limite l’achat de matériaux neufs. « Je suis une ressourcerie à moi toute seule » s’amuse-t-elle, faisant référence aux structures de réemploi qui se multiplient dans le monde du cinéma et du spectacle vivant où le tout-à-la-poubelle reste encore la norme.

Chez Jeanne, le réemploi est pensé comme une clé pour stimuler la créativité et décupler le sens porté par les œuvres. Dans les termes de la scénographe : « raconter une histoire avec la matière ». Quand on entre chez cette pro de la récup’, chaque objet porte les traces d’un souvenir, d’une création passée ou d’une partie de son caractère. Sur les murs de son bureau, on retrouve une collection improbable : des affiches d’événements annulés, qui n’ont jamais eu lieu. (…)

Lire la suite du reportage, en texte et en images.

3. Midnight Express

Mobilités douces. Cela fait 35 ans que le festival Travelling invite une capitale étrangère – et son cinéma films – à Rennes, et autant d’années que cet événement interroge ce que les films racontent des territoires. Cette année, c’est vers Taïwan et les rues de Taipei que l’on voyagera par l’image : l’'exigeante sélection de longs et de courts conversera avec un cinéma de Bretagne, pour « donner à voir une partie du monde tout en restant ancrés ».

Tchou. Dès ce week-end et jusqu’au 2/03, l’asso « Les amis de Railcoop » lance son Grand Défi : des dizaines de convois à pied et à vélo sur le tracé de la future ligne Bordeaux-Lyon pour mobiliser et sensibiliser autour de la coopérative du train – et son combat pour le renouveau des gares et des petites lignes rurales. Railcoop est en redressement judiciaire depuis le 16/10 et pour 6 mois, dans l’attente d’une dernière levée de fonds. En voiture.

Tchou (bis). D’ici là, si vous êtes en quête du crush cette semaine, rendez-vous à la Cité fertile ce samedi de 18h à minuit pour la soirée Saint Val en Train (oui oui, toujours plus). Organisée par Planète Boum Boum, l’Alliance Ecologique & Sociale, Alternatiba Paris et Sud Rail, on y célébrera leur lutte commune pour sauver le fret public et la sortie du clip « On veut du fret ferroviaire » (à voir ci-dessus). Boum boum.

On notera aussi, jusqu’à samedi et du côté d’Arles cette fois, la 7e édition de la version hivernale des Suds, festival musical dont on aime particulièrement, outre son œuvre de toujours pour une plus grande diversité culturelle, son travail à l’année pour le territoire ainsi que ses engagements éco-responsables. Un bien bel événement.

4. La théorie du boxeur

La pièce. On l’a enfin vu, ce spectacle nommé Dimanche et dont on nous avait dit tant de bien. À raison ! Quelle merveille d’onirisme, d’humour et de belle trouvailles que ce théâtre d’objets et de marionnettes – créé et joué par les compagnies belges Focus et Chaliwaté – où l’on observe notre humanité hébétée face à la crise climatique. Si la pièce se joue en ce moment à Bruxelles, elle revient en France courant mars. À ne pas manquer !

Le podcast. Ainsi, le monde ne bougerait pas assez vite pour éviter « l’effondrement » ? Pas si sûr, rétorque l’économiste Aurélie Piet dans ce numéro de La Terre au Carré, qui la voit échanger avec Cyril Dion. Pour elle, le changement est enclenché, même s’il est difficile d’en rendre compte : économie régénérative, circulaire, de la fonctionnalité… Des signaux faibles qui témoigneraient que les choses évoluent. Autres discours, et matière à méditer.

Le film. Il nous tardait d’évoquer ici La Théorie du Boxeur, docu « autoproduit » drômois qui emporte l’adhésion au fil de ses nombreuses avant-premières – la carte est ici, prochaine projo ce soir, à Lit-et-Mixe (40). Nathanaël Coste y filme une vingtaine de paysan·nes, après l’été caniculaire de 2022, pour mieux rendre compte de leur (notre) horizon annoncé : l’adaptation nécessaire de notre agriculture – et de notre conso– à la transformation du climat. À voir.

5. Ça se bouscule

Vous avez un projet ou une annonce Ă  faire paraĂ®tre sur Pioche! ? Écrivez-nous Ă  [email protected].

  • Le programme s’appelle ERABLE, et l’appel Ă  candidatures « mettre en rĂ©cit la biodiversitĂ© dans les territoires ». Inspirant ? Oui, surtout si vous alliez Ă©lus, chercheurs, artistes et assos. Foncez.

  • Bordelais·es, le projet Slikke radio, « la radio pour raconter les transformations Ă©cologiques du Bassin d'Arcachon », a besoin de votre soutien pour remporter le budget particpatif de la Gironde.

  • Adepte des interrogations en couverture, le revue Socialter questionne ainsi ce mois-ci : « L'Ă©cologie, un truc de bourgeois ? ». Fort Ă  propos.

  • Artiste Ă©mergent·e ? Venez jouer votre spectacle / concert au festival d’arts vivants l’Arbre Bavard (2-4/08 Ă  AndouillĂ©, Mayenne) en rĂ©pondant Ă  cet appel Ă  projets.

  • Le festival Marsatac – pas le dernier en matière d’engagement – vient d’annoncer la prog de ses 25 ans (14-16/06 Ă  Marseille). Elle se rĂ©sume en deux mots : très + lourd.

  • Pour leurs 10 ans, les ami·xs du mĂ©dia queer Manifesto XXI lancent une newsletter (gratuite, 2 fois par mois) avec une thĂ©matique et des recos de lecture. On aime.

  • Le copain Jean-Pierre Goux, mathĂ©maticien et ingĂ©nieur, a sorti son roman La Petite Princesse, Ă©cho (validĂ© par les hĂ©ritiers de Saint-Ex) du Petit Prince, et rĂ©sonance de son premier cycle Siècle Bleu. OĂą l’humanitĂ© trouve son salut dans l’harmonie collective - on aime.

6. Many thanks

🤓 Merci d’avoir parcouru jusqu’ici cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en pensez-vous ? Écrivez-nous (sans filtre) Ă  [email protected].

💌 On vous a transmis cette infolettre, et vous voulez recevoir les prochaines ou lire les précédentes ? C’est ici bonne.piochemag.fr.

🍻 Et retrouvez Pioche! sur Instagram, Threads, LinkedIn, Facebook et piochemag.fr.

🏋️‍♀️ Pour vous engagez dès aujourd’hui près de chez vous, piochez l’un des défis citoyens et solidaires sur la plateforme de notre partenaire Diffuz.