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🌿 Des émojis pour la planète | « L'humoriste du climat » | Aymeric Lompret et Dubaï | « Un si grand soleil » peut-il rendre écolo ? | CUT! le Cinéma Uni pour la transition...

Les nouveaux récits de l'écologie 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Alors cette COP28 à Dubaï, avec ou sans énergie fossile ? Même si le suspens reste entier à l’heure où s’écrivent ces lignes, la réponse était déjà, on le sait, dans la question.

Reste que les rapports de force tendent à changer, avec l’espoir, né à Dubaï, d’un traité de non-prolifération des énergies fossiles (à lire sur Vert), contournant ainsi le processus de la COP pour être plus efficient.

Pendant ce temps, quelques infos d’un monde de la culture mobilisé ? En voici ci-après. Et on se retrouve nous début janvier.

Excellentes fêtes de fin d’année,
Et bonne Pioche!

1. La toile

Good guide. Le ministère de la Culture publie son Guide d'orientation et d'inspiration pour la transition écologique de la culture, avec 5 « grands axes » – création, numérique, territoires, patrimoine et mobilité – ; quelques bons tuyaux ; et une synthèse des travaux menés par les acteur·ices de la culture et antennes du Ministère, le tout associé à des objectifs (globalement) atteignables.

Coupez, décalez. À ce sujet, bienvenue au collectif CUT! – pour Cinéma Uni pour la Transition – lancé par plusieurs pros du ciné (dont Julie Amalric, Cyril Dion, Carole Scotta ou Flore Vasseur) avec le soutien du CNC pour 1/ mieux produire, distribuer, diffuser ; 2/ raconter des histoires plus justes et plus soutenables ; et 3/ amplifier les messages par la mise en débat et susciter l’action. Lancement « convivial » à l’Académie du climat ce vendredi.

:wink: Nos émojis ne représentent pas l'étendue de la biodiversité, pointe une analyse publiée dans la revue américaine iScience – et, oui, la chose est sérieuse. « Nous ne devrions pas sous-estimer le potentiel des émojis pour sensibiliser et promouvoir la diversité de la vie sur Terre », écrivent ces biologistes de l'Université de Milan, qui appellent notamment…

… à « la préservation de collections d'émojis diversifiés et inclusifs », et notamment d’insectes, arachnides ou crustacés – 1,3 million d'espèces connues – sous-représentés face aux vertébrés, figurés par 76% des émojis animaliers pour seulement 85 000 espèces connues. Not cool.

2. « Les ultra-riches influencent les imaginaires de l’écologie » – Édouard Morena

Pour le politiste Edouard Morena, les COP sont le théâtre d’un récit climatique construit par « les ultra-riches » – d’Al Gore et Jeff Bezos aux conseillers et autres lobbys industriels – pour imposer leur vision de (et leurs solutions à) la crise écologique. Ou quand la lutte des classes passe aussi par la guerre des imaginaires. Extraits.

Pourquoi s’intéresser aux ultra-riches quand on parle d’écologie ?

Mon travail sur les négociations climatiques internationales m’a permis de réaliser l’influence de ce que j’appelle une « jet-set climatique », un petit groupe de milliardaires très conscient·es de la catastrophe écologique qui défendent une transition bas carbone tournée vers la technologie, les acteurs privés, l’innovation ou les marchés de crédit carbone. Ce que j’appelle du capitalisme vert.

On retrouve beaucoup de figures issues de la Silicon Valley, des self-made-men qui ont fait fortune dans la tech. À travers un travail intense de lobbying, ils/elles tracent un trait direct entre le discours scientifique du GIEC et leurs propres solutions. Comme s’il s’agissait seulement de traduire la science en acte, que leurs propositions étaient les seules crédibles, alors qu’à mon sens, elles ont un coût social très élevé (…).

Quelle image se construisent ces « philanthropes du climat » ?

Il y un côté très théâtral dans leurs interventions. Un TED Talk pour Al Gore, un grand discours à la COP 26 pour Jeff Bezos, un documentaire Netflix pour Bill Gates. Volontairement, ils/elles portent un discours très critique vis-à-vis de l’inaction climatique des gouvernements et se positionnent en acteur·ices providentiel·les.

Cette posture permet de présenter les entreprises, les investisseurs et les milliardaires philanthropes comme les véritables moteurs de la transition écologique. Elle permet également de s’afficher comme activistes, de se placer au même niveau que Greta Thunberg ou Extinction Rebellion, et de neutraliser la critique.

Comment cette élite climatique parvient-elle à imposer ses récits ?

Pendant la COP21, on a observé tout un tas de think tanks, d’organisateur·ices d’évènements, d’agences de communication qui se sont mobilisés pour orienter le débat public autour de certains sujets, comme la voiture électrique par exemple. (…)

Toute une industrie créative se spécialise aussi dans les enjeux environnementaux, et véhicule ce type de récits auprès du grand public avec des livres, des films, des documentaires. En faisant glisser le débat sur les émotions, sur la peur et l’angoisse, elles participent à le dépolitiser.

Que faire face à ces récits ? Comment repolitiser le débat ?

Depuis quelques années, une partie du mouvement climat s’affranchit des COP pour imposer son propre agenda – luttes localisées des Soulèvements de la Terre, actions choc de Dernière Rénovation – obligeant la jet-set climatique à se positionner sur de nouveaux terrains moins confortables. C’est à mon sens une des pistes à explorer pour parvenir à proposer d’autres imaginaires de la crise climatique (…).

Lire l’intégralité de l'article.
Se procurer le livre d’Édouard Morena, Fin du monde et petits fours, La Découverte, 2023.

3. Pleine conscience

13 Engagée. Rendez-vous à La Friche la Belle de Mai, à Marseille, ce 16/12 pour la 6e et dernière étape du (désormais fameux) Climat Libé Tour autour des questions – essentielles pour la cité portuaire – de pollution. Des rencontres de haute volée avec entre autres, l’apnéiste Julie Gautier, la féministe Camille du compte @jemenbatsleclito, Hugo Clément ou la philosophe Cynthia Fleury.

Futur·es. Plutôt Parisien·nes cette semaine, on vous recommande l’exigeant Symposium européen d’Alter-Places (14-15/12 à la Station et Campus Condorcet). À l’heure des nouvelles cultures écologiques à l’échelle de l’Europe, ces rencontres – anglophones – lorgnent vers les marges pour inventer « une articulation éthico-politique entre l’écologie environnementale, le social et la subjectivité humaine ». À table.

Tunis-sur-Seine. Toujours là ? Poursuivez votre route vers « l’éco-village » de Tunis-sur-Seine (16-17/12) à la REcyclerie pour danser au son de la nouvelle vague artistique du pays, kiffer la cuisine tunisienne toute la journée, et discuter transitions depuis les deux rives de la Méditerranée, au rythme des projections, concerts, débats, ateliers.

Pendant ce temps, le Delta Festival, à Marseille, fait (très) fort en publiant son « Livre Blanc de la Jeunesse », soit 57 (très) bonnes propositions pour « faire évoluer notre monde vers plus de justice et de solidarité » co-construites avec les assos et structures engag·es partenaires, et votées par les festivaliers. Bluffant.

4. Juste

L’article. « Regarder “Un si grand soleil” peut-il rendre écolo ? ». C’est sous ce titre catchy que La revue des médias de l’INA raconte le travail de la célèbre série de France Télévisions, au 3,6M de téléspectateurs quotidiens tout de même, pour « verdir » son propos, et transformer peu à peu les imaginaires. Avec le tact comme essence. C’est à lire gratuitement ici.

Le podcast. C’est un étrange équipage que Climax, cette série coordonnée par Havas Paris pour EDF, où l’on suit « l’humoriste du climat » Certe Mathurin – qu’on avait adoré à l’Université de la Terre l’an dernier – mais ça fonctionne : on se marre vraiment à écouter le jeune humoriste préparer, en 7 épisodes, son one man show écolo avec l’aide de personnalités engagé·es (Etienne Klein, Heidi Sylvestre, Raphaël Llorca…). Drôle, même si on le préfère en indé.

La vidéo. Parce que c’est la dernière newsletter de l’année, qu’il tape toujours (et de plus en plus) juste, et qu’à l’issue de cette COP, mieux vaut en rire, on se permet cette excellente repasse d’Aymeric Lompret – par ailleurs l’une de nos rencontres de l’année, en mode apéro intense avec Fakear, à Cabaret Vert et Nuits secrètes.

5. Buddies

Vous avez un projet ou une annonce Ă  faire paraĂ®tre sur Pioche! ? Écrivez-nous Ă  [email protected].

  • Plus qu’une semaine pour candidater Ă  la promo 2024 de l’incubateur de mĂ©dias HĂ´tel71, et dĂ©velopper votre mĂ©dia Ă©mergent – lire pourquoi est-ce essentiel via notre article.

  • Le mĂ©dia Bon Pote en appelle Ă  la commu pour soutenir le dĂ©veloppement de son prochain site web, toujours indĂ© et sans pub.

  • Ă€ Montpellier les 20-21/12, la Zone Artistique Temporaire (ZAT) organise 2 journĂ©es pros – et pointues – autour de la question « Transformer la ville via l’art et la culture : pourquoi, comment ? ».

  • Ce jeudi Ă  14h, le think tank The Shift Project prĂ©sente en ligne ses deux « rapports intermĂ©diaires » dĂ©diĂ©s aux rĂ©seaux numĂ©riques et aux mondes virtuels. Inscriptions ici.

  • L’organisme France Tiers-lieux publie un guide Ă  destination des collectivitĂ©s pour mieux accompagner le dĂ©veloppement des tiers-lieux sur leur territoire. Si jamais…

  • On note enfin ce webinaire de l’Association pour la transition Bas Carbone, le 19/12 Ă  10H30, intitulĂ© « Inventer de nouveaux rĂ©cits pour une sociĂ©tĂ© durable et dĂ©sirable » avec l’Ademe, Alternatiba et la Fresque des nouveaux rĂ©cits.

6. QLF🎄

🤓 Merci d’avoir parcouru jusqu’ici cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en pensez-vous ? Écrivez-nous (sans filtre) Ă  [email protected].

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💝 Sur ce, on vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année. Prenez soin de vous et de vos proches, et rendez-vous pour la suite le mercredi 10 janvier, 7h du mat’ dans vos boites.