🌿 Game of Thrones et greenwashing | Cannes écoresponsable | 700 balades en train depuis Paris | RDV à Nuits sonores, We Love Green et VYV Festival | Une autre écologie musicale...

Bonjour à toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Cette semaine, nous partons rapidement à Cannes avant de nous chausser pour les premiers festivals de l’été (Lyon, Paris et Dijon).

Comme un échauffement pour la première « marche artistique pour le climat », qui aura lieu le 11 juin à Paris.

On vous laisse noircir vos agendas.

D’ici là, bonne Pioche!

Jean-Paul, Baptiste, Cypriane, Juliette, Lucien, Lucille et Wassyl.

1. En thérapie

Fly Away. 25% d’oiseaux ont disparu en Europe en 37 ans, soit 800M d’oiseaux en moins par rapport à 1980 (!). Principale cause pointée par cette très sérieuse étude – menée par 50 chercheurs sur plus de 20 000 sites dispersés dans 28 pays : les pesticides et engrais de synthèse utilisés par l’agriculture intensive, qui éliminent les insectes. Mangeons mieux.

Soleil Vert. Au Festival de Cannes, 11 films présentés sont (aussi) en lice pour le prix Ecoprod du film éco-responsable de l’année. Après La Cour des Miracles l’an dernier, le jury – composé de Camille Etienne, Jérémie Renier ou Audrey Dana – récompensera une œuvre démontrant combien « créativité et démarche environnementale responsable ne sont pas antinomiques ».

Le 78 c’est (pas) loin. La SNCF lance #CPASLOINENTRAIN, une app où dénicher « plus de 700 idées » de balades en Île-de-France – art et architecture ; musées et maisons d'artistes ; châteaux et monuments ; patrimoine rural, industriel ou religieux ; forêts et jardins… – accessibles en train. On applaudit l’effort.

2. « Nous souhaitons participer à repenser l’esthétique militante » – Jade Verda (Minuit 12)

« Ressentir l’écologie dans le corps » pourrait être leur devise. Devant le siège de TotalEnergies, dans les collines de Marseille ou sur scène, les jeunes danseur·euses du collectif Minuit 12 mettent l’émotion du mouvement au service de l’engagement climatique.

Pour Pioche!, Lucien Rieul a parlé écologie inclusive et esthétique militante avec deux des cofondatrices, Jade Verda et Pauline Lida.

Les mots « esthétique » et « militant » peuvent paraître contradictoires. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Pauline : Certains personnes nous ont dit que lire des choses écrites au sujet du climat ne leur provoquait pas d’émotion, mais qu’en regardant nos corps se mettre en mouvement, elles ressentaient quelque chose. Il y a tellement de raisons d’être alarmé·e lorsque l’on voit ce qu’il se passe, ça peut être pétrifiant. Nous croyons que l’émotion et la beauté peuvent, parfois, nous sortir de cet état.

Jade : C’est aussi pour cette raison que nous dansons souvent dans des paysages naturels, comme les collines autour de Marseille. Des espaces si beaux que l’on s’y sent tout de suite connecté·es. Si quelqu’un souhaite demain construire une villa dans ces collines, on s’en retrouve indigné·e, en colère. Ça touche notre affect. C’est cette émotion qui peut servir de déclencheur, et pousser à se mobiliser.

Derrière vos chorégraphies, il y a souvent un propos précis, qu’il s’agisse par exemple de l’opposition au projet EACOP ou, dans « Écume », du franchissement de la cinquième limite planétaire. Comment fait-on pour rester dans l’émotion, le sensible ?

Pauline : Une thématique va nous servir de point de départ, mais c’est le corps qui se l’approprie ; ce n’est pas du théâtre, il n’y a pas de texte. Le fait que nous ayons des styles de danse très différents au sein du collectif nous oblige aussi à inventer notre propre écriture chorégraphique.

Cela va toucher chaque personne du public différemment ; elles ne repartiront pas toutes avec le même message. Parfois, elles comprennent exactement ce que nous avions en tête ; parfois, tout autre chose.

Mais si l’on parvient à provoquer quelque chose d’intérieur, une étincelle, si cela peut amener à s’interroger sur les raisons qui nous ont poussé•es à tous•tes nous retrouver en sueur, à danser ensemble, le contrat est rempli.

Le projet Magma, que vous montez actuellement, s’inscrit dans cette dynamique de collaboration, à travers l’organisation d’ateliers à destination d’étudiant·es.

Jade : Oui, et ce n’est qu’une partie du projet. On y prépare une chorégraphie que nous recréerons dans la rue, avec des volontaires, durant la marche artistique pour le climat du 11 juin. Il y aura également une exposition, afin d’impliquer des institutions. C’est tout un écosystème. Notre performance aboutira enfin à un court-métrage, et nous souhaitons que ces images participent à repenser l’esthétique militante.

3. Coming Next

La saison des festivals est lancée, et Pioche! est partenaire de plusieurs rassemblements engagés à ne pas manquer. On vous explique pourquoi.

T-Gones. Et on démarre à Lyon avec Nuits sonores (17-21/05) qui fêtera ses 20 ans avec une prog’ toujours exigeante et versatile – on a hâte de retrouver les dancefloors en centre-ville – où se niche une rencontre avec l’équipe de BodyHeat, ce club de Glasgow qui chauffe la ville grâce à la chaleur des danseurs. Ou un atelier avec Pioche! et Pikip Solar Speakers pour expliquer comment créer un soundsystem solaire, puissant et design. Entre autres.

Chaleurs Humaines. La suite se passe à We Love Green (2-4/06), Paris 12e. Faut-il rappeler son line-up d’artistes 5 étoiles ? Ou plutôt souligner le fourmillement de bonnes idées qui font du festival une référence en matière d’éco-responsabilité ? Outre le Village des Initiatives positives, nous iront au think tank écouter Camille Etienne, Thimothée Parrique, Maxime de Rostolan, Flore Vasseur, et les médias The Others et Chaleur Humaine.

VYV le feu. Enfin, le week-end suivant direction Dijon pour un VYV Festival (9-11/06) qui veut sensibiliser, engager – et faire danser – tous les publics, en mêlant une trentaine d’associations écolos et solidaires aux grands noms de la pop, du rap et de la techno. Ou quand Vitalic, Aya Nakamura et Disiz permettent de pousser, au sein de quatre villages dédiés, la santé et le bien-être, l’engagement environnemental et le respect de la diversité.

4. C’est passé chez Pioche!

Pendant ce temps, à la rédaction de Pioche!, ça chauffe. Voici quelques-uns des articles écrits par Baptiste, Célia et Lucien ces derniers jours.

21/04. Mutation écologique du spectacle vivant : faut-il « ralentir pour mieux produire » ? 24/04. L’Assemblée des imaginaires propose aux citoyens d’écrire des films et séries écolos. 26/04. Hameaux Légers : l’association qui rend l’habitat écologique accessible à tous·tes. 05/05. Nuits des Forêts : 9 jours (et nuits) de festival dans les bois, parcs et forêts de France. 11/05. L’humoriste écolo Nicolas Meyrieux part en tournée dans les fermes de France. 14/05. « Planète Brûlée » : qui se cache derrière ce tube de manif qui a fait le tour du monde ?.

Et tant d’autres à lire sur piochemag.fr.

5. Beurre salé

L’expo. C’est une exposition importante (et permanente) qui s’est ouverte hier à la Cité des sciences et de l’industrie du Parc de La Villette (Paris 19e). Avec ses trois parcours élaborés avec le paléoclimatologue Jean Jouzel – Agissons, Décarbonons, Anticipons – Urgence climatique permet de comprendre le changement climatique, et pose la question des conditions d’habitabilité de notre planète. Essentielle.

L’article. La revue Audimat séduit – parfois irrite, toujours stimule – pour son amour du contrepied à l’expertise a priori, et son éclairage des impensés de la musique. Exercice renouvelé (et réussi) avec cet article du chercheur et compositeur François Ribac, qui appelle à « une autre écologie musicale », moins bornée sur les tonnes de CO2 et les rapports RSE, et davantage portée sur la construction de relations, d’écosystèmes et la recherche du soin.

Le livre. Nous ne nous lassons pas de la lecture du dernier (court) essai de Joëlle Zask, Se tenir quelque part sur la Terre, publié chez Premier Parallèle à la fin mars. Dans une langue facile, la philosophe nous entraîne dans ses réflexions curieuses sur ces lieux que l’on aime, les mots que l’on use pour en parler, ou les arts pour les regarder. Un livre doux et charmant, comme l’est – on l’imagine désormais – son autrice.

Le docu. Deux jeunes Toulousains partent sur les routes du monde à la rencontre des initiatives qui rendent les villes plus vivables, notamment en y ramenant le végétal et la biodiversité. Si le pitch est somme toute classique (on pense à Demain, ou au travail de Rob Hopkins), la réalisation enthousiaste de La Belle Ville touchera un large public et sera le portail parfait pour débattre de l’urbanisme que l’on souhaite privilégier désormais.

6. Ça, c’est vraiment toi

Vous avez un projet ou une annonce à faire paraître sur Pioche! ? Écrivez-nous à [email protected].

• Pour lancer la conception d’un « guide pratique de la musique en ligne » à destination des musicien•es, nos ami•es de The Green Room lancent une enquête : musicien•nes de demain, on a besoin de vous.

• On adore déjà ce nouveau fanzine d'exploration du vivant, le bien nommé Cui-Cui. « Des histoires de non-humains racontées par des humains » : science romancée, poésie sauvage, portraits et nouvelles.

• Lucie nous écrit pour partager sa bonne pioche : une petite épicerie familiale bio, veggie et circuit-court du 11e arr. à Paris : Altervojo. Le mobilier est fait de palettes, l’élec’ est verte et ils livrent gratuitement les personnes âgées du quartier. Lucie est ébahie, et nous aussi.

• À Montpellier enfin, le festival Étincelles inaugure sa première édition le 24 mai avec un concours de poèmes et de courts métrages (pros, amateurs ou entreprises). C’est ici pour participer.

7. Cheers

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