• Pioche! Magazine
  • Posts
  • 🌿 Post-it | Les cartes des festivals 2024 | Génération TikTok | 45 influenceur·euses pour l’Europe | I am Groot | Va voter...

🌿 Post-it | Les cartes des festivals 2024 | Génération TikTok | 45 influenceur·euses pour l’Europe | I am Groot | Va voter...

Culture & écologies 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

C’était ce lundi, et c’était vraiment beau Ă  voir.

Les moins de 30 ans, une population dĂ©sintĂ©ressĂ©e de la politique ? Bien au contraire, ont rĂ©pondu quelque 45 jeunes influenceur·euses rĂ©uni·es Ă  Paris le 3 juin dernier pour Take the Lead, l’évĂ©nement organisĂ© par l’agence Perrineam et Pioche!, Ă  l’initiative de la Fondation europĂ©enne pour le climat.

Leurs 23 propositions pour l’Europe (lire notre article) construites pendant la journĂ©e aux cĂŽtĂ©s d’expert·es portent de sincĂšres dĂ©sirs de transformations sociales. Comme le sont leurs appels Ă  la mobilisation de leurs communautĂ©s pour voter dimanche, premier objectif de la journĂ©e.

L’Europe, entre de bonnes mains ©Elise Timsit.

Voici la rĂ©ponse toute politique de cette gĂ©nĂ©ration trop souvent dĂ©criĂ©e pour ĂȘtre davantage absorbĂ©e par les rĂ©seaux sociaux que par la chose publique. Alors, un enjeu davantage situĂ© sur la forme que sur le fond ?

Rendez-vous en story dimanche Ă  la sortie des urnes.
Et d’ici là, bonne Pioche!

PS : Merci Ă  Victoire Tuaillon, OcĂ©an, TimothĂ©e Parrique, Eva Sadoun, Samah Karaki, Vinz KantĂ©, Imane Boulouh et FrĂ©dĂ©ric Le Manach pour leur participation Ă  cette folle journĂ©e, tout comme aux 45 crĂ©ateur·ices de contenu, et bien sĂ»r aux Ă©quipes de prod’.

Jean-Paul Deniaud, avec Samuel Chabre, Lucille Fontaine, Isma Le Dantec, Juliette Roques et Baptiste Thomasset.

1. Post-it

Sur le site de Libé, la tribune que nous co-signons pour appeler à des festivals de musique à l'unisson du climat.

Good Vibrations. Le rythme du rĂ©chauffement climatique s’accĂ©lĂšre : +0,26 °C par dĂ©cennie, un record. Ainsi, les 12 derniers mois ont Ă©tĂ© chacun les plus chauds jamais enregistrĂ©s Ă  l’échelle mondiale depuis le dĂ©but des relevĂ©s. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, Antonio Guterres, appelle au sursaut face au « chaos climatique ».

Holiday on Ice. Entre 50% et 55% des Français·es s’abstiendraient dimanche (= taux de 2019). En cause ? Un combo entre « biais de disponibilitĂ© », « engourdissement psychique », « impuissance acquise » et « aversion au risque » (cf. interview centrale). Lecteur·ices de Pioche!, vous ĂȘtes certain·es d’aller aux urnes dimanche ? Portez donc une procuration (et la voix) d’un·e autre citoyen·ne en devenant son Plan Procu.

Slam Dunk. Mais alors, pour qui voter ? Deux articles (trĂšs) dĂ©taillĂ©s – chez Vert, et Bon Pote – font le tour 1/ des programmes et 2/ des votes au Parlement europĂ©en. Spoiler : LFI, Verts et PS mettent une belle longueur Ă  Renaissance sur les questions Ă©cologiques avec un programme (quasi) Ă  l’unisson. Quelles diffĂ©rences dans ce trio de gauche ? Chiffrages, horizons, aides et taxes. Bon vote.

À noter cette semaine dans LibĂ©, cette tribune – que nous co-signons aux cĂŽtĂ©s des structures Arviva, le SMA, On est PrĂȘt, Cut! ou La GaĂźtĂ© Lyrique, et des artistes Agoria ou Simo Cell – pour appeler Ă  « des festivals de musique Ă  l'unisson du climat » et Ă  des dispositifs incitant le secteur culturel Ă  amĂ©liorer son impact, notamment sur les mobilitĂ©s. Pour rejoindre l’appel, c’est ici.

2. « Il faut pouvoir entendre la diversitĂ© des rĂ©sistances » – Samah Karaki

Pourquoi l’idĂ©e d’Europe peine une fois encore Ă  mobiliser les Ă©lecteur·ices ? Alors que l’abstention devrait ĂȘtre l’une des gagnantes des Ă©lections europĂ©ennes, ce dimanche 9 juin, nous avons questionnĂ© la docteure en neurosciences Samah Karaki sur les raisons de cette absence d’élan, lorsqu’il s’agit d’aller dĂ©signer nos reprĂ©sentant·es europĂ©en·nes.

Pourquoi est-ce que les sujets nationaux parviennent davantage à mobiliser que l’Europe ? Pourquoi les jeunes se tiennnent-ils aussi loin des urnes ?

Samah Karaki : Nous sommes tous·tes sujet·tes Ă  ce qu’on appelle un biais de disponibilitĂ©. Notre pensĂ©e est engagĂ©e dans les sujets qui sont les plus disponibles Ă  notre Ă©coute, qui sont dĂ©jĂ  prĂ©sents dans notre esprit. La question de l’identitĂ© par exemple nous prĂ©occupe tous·tes mais le traitement politique et mĂ©diatique de cette question se centre sur l’échelle nationale : « qui je suis ? », « est-ce que tu es assez comme moi ? ».

C’est un biais qui nous fait imaginer qu’il y a des Ă©vĂ©nements plus frĂ©quents que d’autres, plus dangereux, plus nĂ©gatifs et qui nous aveuglent. Il y a un rĂ©el bruit de fond autour de la laĂŻcitĂ© par exemple, avec l’objectif de crĂ©er une panique morale et de la distraction. C’est souvent une maniĂšre de ne pas parler du sujet lui-mĂȘme, quelque chose qui ressemble Ă  la loi de Parkinson : on parle du design du bureau parce qu’on ne veut pas commencer Ă  travailler.

Parce que si on posait rĂ©ellement la question : « qu’est-ce que c’est d’ĂȘtre Français·e aujourd’hui ou d’ĂȘtre EuropĂ©en·ne ? », on pourrait aborder des menaces bien rĂ©elles, comme la dissolution de nos systĂšmes de santĂ© ou de nos systĂšmes scolaires ou toutes les problĂ©matiques que rencontrent les paysans aujourd’hui.

On retrouve des parallĂšles avec les enjeux Ă©cologiques. MalgrĂ© l’urgence et l’importance du message portĂ© par les scientifiques et activistes, on peine encore Ă  mobiliser largement les citoyen·nes. 

Pour l’expliquer, on peut faire appel Ă  l’idĂ©e d’engourdissement psychique. Lorsque l’on est matraquĂ© par des informations nĂ©gatives, on finit par ne plus avoir le dĂ©sir de s’engager. La circulation permanente d’informations menaçantes finit par nous faire considĂ©rer que le monde ressemble Ă  cela. 

Samah Karaki, sereine avant d’aller voter dimanche. ©Marie Rouge

Un phĂ©nomĂšne trĂšs proche s’appelle l’impuissance acquise. À force d’essayer et d’échouer, on finit par ne plus avoir la perception de notre marge de manƓuvre sur le monde. Ce long sentiment d’impuissance fait que l’on n’a plus conscience de l’impact de nos gestes. Cela peut expliquer le fait que l’on n’aille pas voter. On se dit « de toute façon, ce sera toujours les mĂȘmes au pouvoir ». (
)

Et puis, l’abstention peut en partie s’expliquer par ce que l’on appelle « aversion Ă  la perte » ou « aversion du risque ». On prĂ©fĂšre un statu quo connu qu’un avenir incertain. Le projet europĂ©en, comme tout projet d’émancipation sociale, provoque comme perceptions que le monde n’est ou ne sera plus ce qu’il Ă©tait.

Des personnes privilĂ©giĂ©es parlent de fin de civilisation, de fin de l’identité  Dans ce cas-lĂ , ce qui fait rĂ©agir ce n’est pas juste le risque du changement, mais aussi le risque de perdre ses privilĂšges.

Quelles sont les pistes Ă  explorer pour reconstruire une forme de confiance et de mobilisation pour ces projets d’émancipation ?

Il y a deux leviers. D’abord, une information claire. Pour revenir au biais de disponibilitĂ© : qu’est-ce qui est facilement disponible comme information et qui m’invite Ă  l’engagement ? On baigne souvent dans des informations qui semblent trop compliquĂ©es et lointaines. Ce point questionne le choix des sujets par les mĂ©dias (
).

Ce nous conduit au levier motivationnel. Qu’est-ce qui fait que je vais intĂ©grer un mouvement qui se mobilise pour une action ? Il faut que je me sente lĂ©gitime dans ces milieux, que je me sente reconnue avec ma spĂ©cificitĂ© et ma singularitĂ©.

Il y aurait donc un travail Ă  faire pour ouvrir et diversifier les milieux militants ?

Il y aurait beaucoup de critiques Ă  faire sur l’exclusion et sur une forme de normativitĂ© dans les milieux de lutte, avec une forme de savoir-ĂȘtre spĂ©cifique qui est excluante. On s’y retrouve entre expert·es et militant·es, avec des modes de vie dans lesquels il y a beaucoup de personnes qui ne se reconnaissent pas. 

Je m’engage aussi parce que je sais qu’il y aura de la joie, que je vais comprendre ce qu’il se passe, que je ne vais pas avoir peur de dire une connerie, qu’il y a un droit Ă  une incertitude, un droit Ă  la formation, un droit Ă  l’erreur. (
) Il faut qu’on puisse accepter d’autres formes de rĂ©solution de problĂšmes et entendre la diversitĂ© des rĂ©sistances.

3. L’Appel de la forĂȘt

I am Groot. DĂšs demain, rendez-vous dans les bois et sous-bois de nos rĂ©gions pour les Nuits des ForĂȘts (7-16/06), et son florilĂšges d’évĂ©nements, confĂ©rences, concerts, performances, expositions, etc. Ă  retrouver sur cette carte fort bien faite. Pour mieux connaĂźtre les forĂȘts qui nous entourent, et retrouver ce plaisir collectif et crĂ©atif de se retrouver sous les arbres.

B2B. Mardi prochain, vous serez off. L’argument Ă  fournir Ă  votre supĂ©rieur est tout trouvĂ© : en ce premier jour du Forum entreprendre dans la culture (11-13/06), il vous faudra rejoindre la myriade de panels et de personnalitĂ©s qui fabriquent – et interrogent – la transition Ă©cologique de la culture en France. Le programme est infini. PrĂ©parez une gourde et votre paire de Veja.

Magic number. Cette semaine, nous nous associons Ă  trois festivals donnant de la force Ă  leurs territoires : le Bacchus Festival (6-9/06) Ă  ArgelĂšs-sur-mer (66), qui met la fĂȘte au service des vigneron·nes du coin (notre article) ; Horizons Open Sea Festival (7-9/06) dans le Nord-FinistĂšre qui Ɠuvre Ă  prĂ©server le littoral breton ; et Minuit avant la Nuit (6-9/06) Ă  Amiens, ce petit festival qui ne voulait pas grandir (notre article) et ses concerts « entre herbe et eau ».

4. C’est passĂ© chez Pioche!

Lowcomotive. Si chaque Ă©tĂ©, de plus en plus de festivals allient engagements Ă©colos et bonne prog musicale (cf. la carte de Vert des festivals Ă©colos 2024 ), reste Ă  y aller de la meilleure des façons : en train.

Cette annĂ©e, Pioche! s’est alliĂ©e Ă  Hourrail!, la plateforme de voyages bas carbone crĂ©Ă©e par Tolt – alias @globetolteur – pour proposer des itinĂ©raires en train vers plusieurs festivals de France et d’Europe : dont Sziget, Les Nuits SecrĂštes, Convivencia, Bonne Aventure, Cabaret Vert, La Nuit de l’Erdre, Ecaussysteme, Les TombĂ©es de la Nuit, Little ou We Love Green.

Infos, dates et mĂȘme rĂ©servations de trains, tout est dĂ©sormais au mĂȘme endroit. Mieux, Tolt aura l’occasion cet Ă©tĂ© de tester ces itinĂ©raires en vidĂ©o, depuis Paris jusque devant la scĂšne. Stay in touch.

5. Fauvinisme

Vous avez un projet ou une annonce Ă  faire paraĂźtre sur Pioche! ? Écrivez-nous Ă  [email protected].

  • Pioche! est fiĂšre d’ĂȘtre partenaire du cycle de formation de Banlieues Climat Ă  Montpellier jusqu’en septembre. Prochain atelier les 18 et 19/07, les inscriptions sont ouvertes.

  • Cui-Cui, « le faonzine d'exploration du vivant » revient cet Ă©tĂ© pour un 3e numĂ©ro au design – et aux pages pleines de poĂ©sie, contes, portraits et chansons – bien pop. PrĂ©commandes ici.

  • L’excellent essai autobiographique Croire aux fauves, de Nastassja Martin (2019) – et son rĂ©cit d’une rencontre physique, et brutale, avec l’ours – sera mis en musique par le compositeur FrĂ©dĂ©ric Pattar, les 5, 6 et 7/06 Ă  l’IRCAM.

  • Roxane et CĂ©cile nous informent du lancement du High Club, des sĂ©jours de marche en montagne pour se former Ă  la transition Ă©cologique et « questionner sa carriĂšre pour trouver sa place ».

  • La newsletter dĂ©diĂ©e aux plumes engagĂ©es Plumes with attitude nous a fait l’honneur d’interviewer, en longueur s’il vous plaĂźt, notre rĂ©dac’ chef Jean-Paul Deniaud, pour mieux comprendre la filiation entre Trax Magazine et Pioche!, soit entre les musiques Ă©lectroniques Ă  l'Ă©cologie (oui oui, il y a bien une et mĂȘme plusieurs raisons).

6. Va voter

đŸ€“ Merci d’avoir parcouru jusqu’ici cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en pensez-vous ? Écrivez-nous (sans filtre) Ă  [email protected].

💌 On vous a transmis cette infolettre et vous voulez recevoir les prochaines ou lire les prĂ©cĂ©dentes ? C’est ici : bonne.piochemag.fr.

đŸ» Et retrouvez Pioche! sur Instagram, Threads, LinkedIn, Facebook et piochemag.fr.

đŸ‹ïžâ€â™€ïž Pour vous engager dĂšs aujourd’hui prĂšs de chez vous, piochez l’un des dĂ©fis citoyens et solidaires dans le rĂ©seau des actions bĂ©nĂ©voles de notre partenaire Diffuz.