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Culture & écologies 🌿
Bonjour Ă toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!
C’était ce lundi, et c’était vraiment beau à voir.
Les moins de 30 ans, une population désintéressée de la politique ? Bien au contraire, ont répondu quelque 45 jeunes influenceur·euses réuni·es à Paris le 3 juin dernier pour Take the Lead, l’événement organisé par l’agence Perrineam et Pioche!, à l’initiative de la Fondation européenne pour le climat.
Leurs 23 propositions pour l’Europe (lire notre article) construites pendant la journée aux côtés d’expert·es portent de sincères désirs de transformations sociales. Comme le sont leurs appels à la mobilisation de leurs communautés pour voter dimanche, premier objectif de la journée.
L’Europe, entre de bonnes mains ©Elise Timsit.
Voici la réponse toute politique de cette génération trop souvent décriée pour être davantage absorbée par les réseaux sociaux que par la chose publique. Alors, un enjeu davantage situé sur la forme que sur le fond ?
Rendez-vous en story dimanche Ă la sortie des urnes.
Et d’ici là , bonne Pioche!
PS : Merci à Victoire Tuaillon, Océan, Timothée Parrique, Eva Sadoun, Samah Karaki, Vinz Kanté, Imane Boulouh et Frédéric Le Manach pour leur participation à cette folle journée, tout comme aux 45 créateur·ices de contenu, et bien sûr aux équipes de prod’.
Jean-Paul Deniaud, avec Samuel Chabre, Lucille Fontaine, Isma Le Dantec, Juliette Roques et Baptiste Thomasset.
1. Post-it
Sur le site de Libé, la tribune que nous co-signons pour appeler à des festivals de musique à l'unisson du climat.
Good Vibrations. Le rythme du réchauffement climatique s’accélère : +0,26 °C par décennie, un record. Ainsi, les 12 derniers mois ont été chacun les plus chauds jamais enregistrés à l’échelle mondiale depuis le début des relevés. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelle au sursaut face au « chaos climatique ».
Holiday on Ice. Entre 50% et 55% des Français·es s’abstiendraient dimanche (= taux de 2019). En cause ? Un combo entre « biais de disponibilité », « engourdissement psychique », « impuissance acquise » et « aversion au risque » (cf. interview centrale). Lecteur·ices de Pioche!, vous êtes certain·es d’aller aux urnes dimanche ? Portez donc une procuration (et la voix) d’un·e autre citoyen·ne en devenant son Plan Procu.
Slam Dunk. Mais alors, pour qui voter ? Deux articles (très) détaillés – chez Vert, et Bon Pote – font le tour 1/ des programmes et 2/ des votes au Parlement européen. Spoiler : LFI, Verts et PS mettent une belle longueur à Renaissance sur les questions écologiques avec un programme (quasi) à l’unisson. Quelles différences dans ce trio de gauche ? Chiffrages, horizons, aides et taxes. Bon vote.
À noter cette semaine dans Libé, cette tribune – que nous co-signons aux côtés des structures Arviva, le SMA, On est Prêt, Cut! ou La Gaîté Lyrique, et des artistes Agoria ou Simo Cell – pour appeler à « des festivals de musique à l'unisson du climat » et à des dispositifs incitant le secteur culturel à améliorer son impact, notamment sur les mobilités. Pour rejoindre l’appel, c’est ici.
2. « Il faut pouvoir entendre la diversité des résistances » – Samah Karaki
Pourquoi l’idée d’Europe peine une fois encore à mobiliser les électeur·ices ? Alors que l’abstention devrait être l’une des gagnantes des élections européennes, ce dimanche 9 juin, nous avons questionné la docteure en neurosciences Samah Karaki sur les raisons de cette absence d’élan, lorsqu’il s’agit d’aller désigner nos représentant·es européen·nes.
Pourquoi est-ce que les sujets nationaux parviennent davantage à mobiliser que l’Europe ? Pourquoi les jeunes se tiennnent-ils aussi loin des urnes ?
Samah Karaki : Nous sommes tous·tes sujet·tes à ce qu’on appelle un biais de disponibilité. Notre pensée est engagée dans les sujets qui sont les plus disponibles à notre écoute, qui sont déjà présents dans notre esprit. La question de l’identité par exemple nous préoccupe tous·tes mais le traitement politique et médiatique de cette question se centre sur l’échelle nationale : « qui je suis ? », « est-ce que tu es assez comme moi ? ».
C’est un biais qui nous fait imaginer qu’il y a des événements plus fréquents que d’autres, plus dangereux, plus négatifs et qui nous aveuglent. Il y a un réel bruit de fond autour de la laïcité par exemple, avec l’objectif de créer une panique morale et de la distraction. C’est souvent une manière de ne pas parler du sujet lui-même, quelque chose qui ressemble à la loi de Parkinson : on parle du design du bureau parce qu’on ne veut pas commencer à travailler.
Parce que si on posait réellement la question : « qu’est-ce que c’est d’être Français·e aujourd’hui ou d’être Européen·ne ? », on pourrait aborder des menaces bien réelles, comme la dissolution de nos systèmes de santé ou de nos systèmes scolaires ou toutes les problématiques que rencontrent les paysans aujourd’hui.
On retrouve des parallèles avec les enjeux écologiques. Malgré l’urgence et l’importance du message porté par les scientifiques et activistes, on peine encore à mobiliser largement les citoyen·nes.
Pour l’expliquer, on peut faire appel à l’idée d’engourdissement psychique. Lorsque l’on est matraqué par des informations négatives, on finit par ne plus avoir le désir de s’engager. La circulation permanente d’informations menaçantes finit par nous faire considérer que le monde ressemble à cela.
Un phénomène très proche s’appelle l’impuissance acquise. À force d’essayer et d’échouer, on finit par ne plus avoir la perception de notre marge de manœuvre sur le monde. Ce long sentiment d’impuissance fait que l’on n’a plus conscience de l’impact de nos gestes. Cela peut expliquer le fait que l’on n’aille pas voter. On se dit « de toute façon, ce sera toujours les mêmes au pouvoir ». (…)
Et puis, l’abstention peut en partie s’expliquer par ce que l’on appelle « aversion à la perte » ou « aversion du risque ». On préfère un statu quo connu qu’un avenir incertain. Le projet européen, comme tout projet d’émancipation sociale, provoque comme perceptions que le monde n’est ou ne sera plus ce qu’il était.
Des personnes privilégiées parlent de fin de civilisation, de fin de l’identité… Dans ce cas-là , ce qui fait réagir ce n’est pas juste le risque du changement, mais aussi le risque de perdre ses privilèges.
Quelles sont les pistes à explorer pour reconstruire une forme de confiance et de mobilisation pour ces projets d’émancipation ?
Il y a deux leviers. D’abord, une information claire. Pour revenir au biais de disponibilité : qu’est-ce qui est facilement disponible comme information et qui m’invite à l’engagement ? On baigne souvent dans des informations qui semblent trop compliquées et lointaines. Ce point questionne le choix des sujets par les médias (…).
Ce nous conduit au levier motivationnel. Qu’est-ce qui fait que je vais intégrer un mouvement qui se mobilise pour une action ? Il faut que je me sente légitime dans ces milieux, que je me sente reconnue avec ma spécificité et ma singularité.
Il y aurait donc un travail Ă faire pour ouvrir et diversifier les milieux militants ?
Il y aurait beaucoup de critiques à faire sur l’exclusion et sur une forme de normativité dans les milieux de lutte, avec une forme de savoir-être spécifique qui est excluante. On s’y retrouve entre expert·es et militant·es, avec des modes de vie dans lesquels il y a beaucoup de personnes qui ne se reconnaissent pas.
Je m’engage aussi parce que je sais qu’il y aura de la joie, que je vais comprendre ce qu’il se passe, que je ne vais pas avoir peur de dire une connerie, qu’il y a un droit à une incertitude, un droit à la formation, un droit à l’erreur. (…) Il faut qu’on puisse accepter d’autres formes de résolution de problèmes et entendre la diversité des résistances.
Lire la suite de l’entretien sur Pioche!.
3. L’Appel de la forêt
I am Groot. Dès demain, rendez-vous dans les bois et sous-bois de nos régions pour les Nuits des Forêts (7-16/06), et son florilèges d’événements, conférences, concerts, performances, expositions, etc. à retrouver sur cette carte fort bien faite. Pour mieux connaître les forêts qui nous entourent, et retrouver ce plaisir collectif et créatif de se retrouver sous les arbres.
B2B. Mardi prochain, vous serez off. L’argument à fournir à votre supérieur est tout trouvé : en ce premier jour du Forum entreprendre dans la culture (11-13/06), il vous faudra rejoindre la myriade de panels et de personnalités qui fabriquent – et interrogent – la transition écologique de la culture en France. Le programme est infini. Préparez une gourde et votre paire de Veja.
Magic number. Cette semaine, nous nous associons à trois festivals donnant de la force à leurs territoires : le Bacchus Festival (6-9/06) à Argelès-sur-mer (66), qui met la fête au service des vigneron·nes du coin (notre article) ; Horizons Open Sea Festival (7-9/06) dans le Nord-Finistère qui œuvre à préserver le littoral breton ; et Minuit avant la Nuit (6-9/06) à Amiens, ce petit festival qui ne voulait pas grandir (notre article) et ses concerts « entre herbe et eau ».
4. C’est passé chez Pioche!
Lowcomotive. Si chaque été, de plus en plus de festivals allient engagements écolos et bonne prog musicale (cf. la carte de Vert des festivals écolos 2024 ), reste à y aller de la meilleure des façons : en train.
Cette année, Pioche! s’est alliée à Hourrail!, la plateforme de voyages bas carbone créée par Tolt – alias @globetolteur – pour proposer des itinéraires en train vers plusieurs festivals de France et d’Europe : dont Sziget, Les Nuits Secrètes, Convivencia, Bonne Aventure, Cabaret Vert, La Nuit de l’Erdre, Ecaussysteme, Les Tombées de la Nuit, Little ou We Love Green.
Infos, dates et même réservations de trains, tout est désormais au même endroit. Mieux, Tolt aura l’occasion cet été de tester ces itinéraires en vidéo, depuis Paris jusque devant la scène. Stay in touch.
5. Fauvinisme
Vous avez un projet ou une annonce à faire paraître sur Pioche! ? Écrivez-nous à [email protected].
Pioche! est fière d’être partenaire du cycle de formation de Banlieues Climat à Montpellier jusqu’en septembre. Prochain atelier les 18 et 19/07, les inscriptions sont ouvertes.
Cui-Cui, « le faonzine d'exploration du vivant » revient cet été pour un 3e numéro au design – et aux pages pleines de poésie, contes, portraits et chansons – bien pop. Précommandes ici.
L’excellent essai autobiographique Croire aux fauves, de Nastassja Martin (2019) – et son récit d’une rencontre physique, et brutale, avec l’ours – sera mis en musique par le compositeur Frédéric Pattar, les 5, 6 et 7/06 à l’IRCAM.
Roxane et Cécile nous informent du lancement du High Club, des séjours de marche en montagne pour se former à la transition écologique et « questionner sa carrière pour trouver sa place ».
La newsletter dédiée aux plumes engagées Plumes with attitude nous a fait l’honneur d’interviewer, en longueur s’il vous plaît, notre rédac’ chef Jean-Paul Deniaud, pour mieux comprendre la filiation entre Trax Magazine et Pioche!, soit entre les musiques électroniques à l'écologie (oui oui, il y a bien une et même plusieurs raisons).
6. Va voter
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