Le magazine des nouveaux récits de l’écologie

Bonjour à toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Et voici que cette lettre d’info devient – pour un temps – hebdomadaire. La raison en est simple : l’actualité s’accélère. Tout comme la profusion d’œuvres et d’événements portant en eux d’autres récits et de nouvelles relations au vivant.

Et tant de beaux sujets mériteraient encore de se voir contés ici – et ailleurs ! Nous allons chercher du monde pour nous rejoindre. Soyez à l’affut, ce sera dans la prochaine missive.

D’ici là, bonne semaine,

Et bonne Pioche!

Jean-Paul et toute l'équipe.

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1. Recto verso

• Et que dit Georgia Meloni sur l’écologie ? Si le programme de la prochaine – et première femme – présidente du Conseil italien souffle le chaud et le froid (go fossiles, go nucléaire et go renouvelables par ex.), les 20 scientifiques experts de l’Italian climate network n’ont, eux, aucun doute : sur le climat, les post-fascistes de Fratelli d’Italia étaient classés bons derniers des partis en lice. Mamma mia.

• La COP27 (6-18/11 à Charm el-Cheikh, Egypte) est attendue au tournant : une vingtaine d’ONG sur tous les continents menacent leurs gouvernements respectifs de poursuites en justice en cas d’inaction climatique. Car ça marche : en France, Notre affaire à tous – signataire de la lettre – a déjà fait condamner l’Etat français.

• Change-de-banque.org est le nouveau site lancé par Reclaim Finance, l’ONG de la « prix Nobel de l’environnement » Lucie Pinson. Le but est simple : savoir si sa banque finance des énergies fossiles (coucou BNP, SocGen, Crédit Agricole…) et connaître les alternatives, pour les particuliers comme les entreprises. Attention, ça pique.

D’ailleurs, Lucie Pinson sera ce soir à l’Académie du Climat (Paris 4e) pour expliquer pourquoi changer de banque est essentiel, en compagnie de Yamina Saheb, climatologue et autrice du GIEC, Camille Etienne, et plusieurs banques alternatives. Clairement votre meilleur choix de début de soirée.

2. « Une communication responsable, ce n’est pas imprimer des rapports RSE avec du papier recyclé » – Jeanne Lepoutre (Dazd)

La semaine dernière, lors de la convention Paris Electronic Week (du 21 au 24/09), organisée par l’association Technopol au Parc de la Villette (Paris 19e), nous avons fait la connaissance de Dazd : un studio de graphisme et communication qui pense ses campagnes de la manière la plus éco-responsable possible. Cela méritait bien quelques questions…

Comment concevez-vous un design ou une communication éco-conçue ?

Théophile Pierdait (Dazd) : L’idée est surtout d’éviter la surconsommation par une multitude de choix de designs qui, mis bout à bout, peuvent fortement réduire l’impact de nos productions. On évite par exemple les aplats de couleurs ou les teintes en trop grand nombre. On peut également imprimer sur du brouillon, ou réduire les marges lors des impressions.

Nous souhaitons surtout que notre démarche aille au delà d’une simple campagne, en accompagnant des clients vers une forme de transition radicale.

Ces idées peuvent-elles s’appliquer au numérique ?

Théophile Pierdait : Tout à fait. Lors du travail de conception, on privilégie les fichiers peu encombrants et le vectoriel par exemple. On essaye également de réduire la taille des images.

Sur Internet, l’objectif est d’utiliser le moins d’énergie possible. On utilise des couleurs sombres lorsque c’est possible, et on évite d’avoir des vidéos en page d’accueil, qui se lancent toutes seules, mais que personne ne regarde. Moins de place sur les serveurs, c’est moins de pollution.

Ces principes que sont-ils repris par le reste de la profession ?

Jeanne Lepoutre : Le design et la communication éco-conçus se diffusent dans les grandes agences, mais nous ne croyons pas à un changement radical dans ce sens, car leurs campagnes restent guidées par les clients et leurs besoins.

Pour nous, il est très important de travailler avec des clients qui sont en phase avec nos valeurs et qui recherchent l’engagement et le questionnement que nous portons.

Les entreprises peuvent reprendre ces codes dans une stratégie de greenwashing. Comment évitez-vous ce piège ?

Jeanne Lepoutre : Nous travaillons avec toutes sortes de structures, des partis politiques aux start-ups en passant par des associations. Notre critère sera si le projet a des externalités négatives limitées et respecte une certaine éthique.

Une communication responsable, ce n’est pas imprimer des rapports RSE avec du papier recyclé. Cela nécessite d’être radical dans la forme comme dans le fond.

Lire la suite de notre article.

Et l’ensemble de notre dossier #PEW dans notre infolettre dédiée à la Paris Electronic Week.

3. Crémaillères

Pleine conscience. Pour (ne pas) changer, on démarre à Paris avec les ami.es du Conscious Festival (30/09-2/10, à Ground Control). Conférences et ateliers la journée : mode durable, médias écolos, plastique et cryptos ; mais aussi expériences olfactives, yoga, régénération et bien-être sexuel. Et concerts ou DJ sets le soir. Avec pour seul horizon se reconnecter à soi, aux autres et à la planète. Sounds like a plan.

Aux arts citoyens. Il y aura aussi du spectacle à l’Académie du Climat avec la première Nuit blanche de l’écologie culturelle (le 1/10 dès 18H30) où se croiseront musique, chant, théâtre et contes pour lier art et écologie. Organisée à l’initiative du pianiste Patrick Scheyder, Camille Etienne y incarnera – et lira les textes de – George Sand, et l’on croisera les routes d’Allain Bougrain-Dubourg, Coal Art ou le Bruit Qui Court. Bravo.

Tic et Tac. Pendant ce temps à Montpellier, la 3e édition du forum Le Monde Nouveau (29/09-1/10) accueille débats, pitchs et hackathons pour construire « la transition environnementale et sociétale » de demain. Si le programme du salon initié par le groupe de presse La Dépêche est dense – et gratuit ! – le choix des partenaires (coucou Crédit Agricole cf. plus haut) en fera certainement tiquer quelques un.es.

On note enfin, ce samedi 1/10, deux inaugurations de lieux que l’on aime déjà beaucoup : les Halles de la Transition à Toulouse, qui porte très bien son nom ; et la Bibliothèque d’Objets de Montreuil (alias la BOM, dont on vous avait déjà parlé ici). Faites-y un tour ce week-end, les patron.nes paient leur coup.

4. Flower power

L’expo. Chez nos ami.es du Consulat (Paris 11e) s’inaugure demain jeudi une très jolie expo consacrée à la designeuse florale Thyrse. De véritables sculptures végétales non seulement somptueuses / poétiques / spectaculaires mais aussi autant de façons de s’interroger sur nos représentations des fleurs et du vivant. Un délice à voir jusqu’au 15/10.

Le livre. Quand le bédéiste Alessandro Pignocchi (Petit traité d'écologie sauvage, 2016) croise l’anthropologue Philippe Descola (Par-delà nature et culture, 2005), cela donne Ethnographies des mondes à venir (Seuil, 2022) : un dialogue, en partie illustré, où nos deux aventuriers du regard – des jivaros aux zadistes – refont les mondes où l’on pourrait enfin co-habiter.

La télé. Tiens, et si on rallumait la télé ce soir pour inaugurer la semaine #PréservetaMontagne sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (du 28/09 au 2/10) ? Parmi les temps forts : ce soir à 23h15, un Enquêtes de région sur l’adaptation des guides face au réchauffement ; et le 2/10, un Dimanche en politique pour discuter solutions devant la transformations des massifs.

5. Coups de Pioche!

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• Ce samedi à Tours, le festival de la transition écologique Au Tours des Possibles prend place dans le tiers-lieu Les Beaumonts : 40 exposants et un escape game éco-responsable. Entrée gratuite.

• « Pas de pitié pour les croissants. » Qui titre ainsi une revue sur la décroissance ? Les copaines de la newsletter « plus chaude que le climat » Climax bien sûr. En précommande juste ici.

• À Saint-Tropez, le Plastic Art Fair (29/09-05/10) expose des œuvres pluri-médias (signées Wendy Andreu ou du musicien NSDOS), réalisées à partir de déchets plastiques. Fou.

• Rennais.es, ce dimanche, La Basse Cour organise son salon du livre écolo Delivre & la Terre : confs, ateliers, concert et mise en scène du livre Le Grand Procès des Animaux. C’est un rendez-vous.

6. Ça fait plaisir

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