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🌿 Gojira | 2 000 idées pour voyager engagé | Les chants de la mer | Les lauréats du concours | De nouveaux mots | Featuring Nature...

Culture & écologies 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Cette semaine votre infolettre est un peu longue.
Cet édito n’en sera que plus court.

Bonne lecture,
Et bonne Pioche!

Jean-Paul Deniaud, avec Samuel Chabré, Lucille Fontaine, Juliette Roques et Baptiste Thomasset

1. Les chants de la mer

Gojira en tête d’affiche de l’Ocean Fest, ce week-end à Biarritz (et en interview plus bas)

Bingo. Peut-on encore « rendre la transition écologique attractive » ? Dans sa dernière note, la Fondation Jean-Jaurès propose de 1/ valoriser les « bénéfices économiques et sociaux » (création d’emplois, baisse des coûts, santé…) ; 2/ faire payer « les acteurs au plus fort impact carbone » (grandes entreprises, classes sup...) » ; 3/ cibler les aides sur les sources de colère ; 4/ construire un imaginaire positif, de proximité. Promis, on ne les a pas aidés.

Deep Forest. « Nature » est désormais le nom d’un·e artiste sur Spotify et Apple Music, et écouter ses morceaux – ambiances de pluie, de mer ou chants d’oiseaux – permet de récolter des fonds pour protéger la biodiv. Tout musicien utilisant ces sons peut également indiquer l’artiste « Nature » en featuring, et ainsi contribuer à la collecte. Une belle idée de l’ONG Museum for the United Nations – UN Live, cofondée par l’artiste Ólafur Elíasson.

Blue note. Ce week-end s’ouvre à Biarritz la 2e édition de l’Ocean Fest, fondé par Hugo Clément et Worakls, avec un concept toujours aussi vertueux : des artistes bénévoles (et pas des moindres) – Gojira et Mass Hysteria le 26/04, Fakear, Irène Drésel, Isaac Delusion ou Shaka Ponk le 27/04 (sold out) – et des recettes reversées à plusieurs assos pour la défense de l’océan. Guitare.

Sinon, plus qu’une semaine (deadline le 1er mai) pour s'inscrire sur les listes électorales et tenter d’éviter collectivement le raz-de-marée RN lors des élections européennes du 9 juin – il n’y aura qu’un tour. Ça se passe ici (bis), et oui, on peut faire tourner le lien (ter) dans le Slack du boulot.

2. « Il faut désobéir pour remodeler notre société, casser certaines de ces choses toxiques » – Gojira

Ils font partie des artistes français les plus connus au monde. Leurs partenaires de scène ? Metallica, Sepultura, Lamb of God et bien d’autres « guitar heroes ». Si Gojira casse des nuques, le plus célèbre groupe de metal français s’est aussi distingué par ses prises de positions écologiques, lançant des campagnes de soutien pour l’association Sea Shepherd, ou en soutien aux habitant·es d’Amazonie.

Un héritage de cette enfance passée sur les plages landaises, jonchées de déchets, nous raconte aujourd’hui Joe Duplantier, chanteur et guitariste de Gojira, depuis le New-York où il réside. Rencontre à l’occasion de leur venue ce week-end à l’Ocean Fest d’Hugo Clément et Worakls, à Biarritz.

Votre nom de groupe, Gojira, est inspiré du film japonais Godzilla qui met en scène ce monstre créé à partir d’essais nucléaires dans le Pacifique. Est-ce qu’il y avait dès le départ cette envie de se positionner dans une forme de militantisme ?

On était des gros fans du groupe Sepultura qui parlent de Godzilla dans une de leurs chansons, j’ai simplement associé Godzilla au métal dans ma tête. Au tout début, on ne se prenait pas trop la tête. C’est progressivement devenu Gojira pour des questions de droit. J’ai toujours vu Godzilla comme le symbole d’un retour de bâton de la nature après tous les abus des humains. C’est un peu le karma. (…)

Comment s’est montée l’opération autour du morceau Amazonia, et son clip incroyable ?

Un jour, il y avait de grands incendies dans la forêt amazonienne. On était en studio avec Mario et ces nouvelles nous ont absolument dévastés. On s’est mis à jouer un morceau avec une vibe un peu tribale, le morceau a jailli, on l’a vite enregistré. Mais on ne pouvait pas sortir ce morceau comme ça. Il fallait créer quelque chose autour, un moment d’activisme.

L’idée était de faire du bruit et de récolter de l’argent autour de cette cause, aider les communautés qui sont la clé pour sauver la forêt amazonienne. Des grands noms du métal (Korn, Deftones, Metallica, Mass Hysteria, Tool...) ont répondu présent, et ont mis à la vente leurs objets. On a réussi à collecter 300 000 $ à verser directement aux communautés du Brésil.

Tu défends l’idée que le public du métal est particulièrement sensible à ce type d'enjeux qu’est l’écologie, attentif au soin de l’autre et de la planète. Quelle place occupe la culture écologique dans les genre metal et death metal ?

Selon moi, si on est capable d’apprécier le métal, c’est que l’on a une certaine sensibilité. Bon, c’est peut-être aussi qu’on a des problèmes et une envie de se défouler, mais il vaut mieux tomber dans le métal que dans la drogue, le déni ou le narcissisme.

Souvent, les métalleux·ses rigolent, boivent des bières, écoutent de la musique fort, il y a une certaine folie, mais avec une vraie intelligence et une capacité d’analyse qu’on observe toujours. C’est à partir de ça que se déploie la compassion. Dans nos concerts, dès que quelqu’un se fait mal, tout le monde s’arrête, les gens s’aident...

Au centre, Joe Duplantier

Question de journaliste : tu viens du death metal, comment est-ce que chanter la mort permet de chanter la vie ?

Je me demande souvent si c’est simplement la beauté incroyable du death metal qui fait résonner une corde sensible chez moi, ou si ma musique vient d’une nécessité de jouer quelque chose que les gens n’aiment pas volontairement, comme une claque à la société. Je pense que c’est un peu les deux. Un artiste réagit toujours à son environnement.

En ce sens, le death metal est une musique de désobéissance civile ?

Oui, complètement. Dans notre toute première démo, je dis : « je suis le diable ». J’avais envie de dire ça parce que je viens d’une famille très catholique du côté de mon père. Je ne pense pas que je suis le diable, mais je trouvais intéressant, déjà à 16/17 ans, de le formuler comme ça.

Il faut désobéir pour remodeler notre société, nos codes, nos traditions, casser certaines choses très toxiques. (…)

Lire la suite de l’interview sur piochemag.fr.
Assister au concert de Gojira lors de l’Ocean Fest, ce week-end à Biarritz.

3. Un week-end à la cité

Secousse. C’est sous le divin nom d’Écocotiers que la Cité de l’économie, alias Citéco (Paris 17e) invite le visiteur à questionner l’économie de demain, du 26 au 28/04, avec un programme aussi exigeant qu’ouvert à toustes : entre les rencontres « la transition écologique du champ à l’assiette » avec l’INRAE, « les économistes sauveront la planète (avec un peu d’aide) », et la projection du film Pourquoi on se bat de Camille Etienne, on devrait s’y retrouver.

Arche de Noé. Quand une verticale des éditions Actes Sud se dit que son catalogue ferait un bel événement, ça donne les Premières Rencontres Mondes Sauvages, de la collection du même nom – celle qui fait parler sangliers, renards, chauve-souris et autres montagnes ou chênes – ce samedi 27/04 à la Cité des Sciences (Paris 19e). On y retrouve les auteurs pour questionner « l’écoute du vivant », l’idée de « nuisible » et de nouveaux récits.

Multilinguo. Enfin ce week-end et toujours à Paris – décidément – mais à la Cité internationale universitaire cette fois (Paris 14e), a lieu la 8e édition de l’Université de la paix (26-28/04), sur le thème de l'eau. Pour aborder ce « défi d'un bien commun à préserver », plusieurs moments d’échanges, de projections et autres ateliers ou fresques, en multilingues évidemment.

On en profite pour saluer les lauréats du concours Mieux manger au ciné, auquel Pioche! était associé cette année encore, qui vise à remplacer les méchants snacks vendus dans la plupart des salles obscures par de bons produits. Parmi les élus, mention aux Biscuits Félix aux amandes d’Occitanie. Bientôt dans les 150 cinés partenaires de l’opé.

4. Dans la boite

Quelques initiatives, œuvres et visages qui dessinent ce qui fait culture dans l’écologie. Sélection aux petits oignons par Lucille Fontaine, Samuel Chabré et Baptiste Thomasset.

Le livre. « 2 000 idées et adresses pour voyager engagé », c’est la promesse du Guide Tao France (éditions Viatao), dont la nouvelle édition 2024 sort à peine. Sorte de Routard éco-responsable, on y trouve bons plans gîtes à la ferme ou eco-resort « de charme », transports doux et restos veggie, mais aussi activités locales et assos engagées à croiser/aider sur le chemin.

La pièce. Le théâtre L’étoile du nord (Paris 18e) ouvre jusqu’au 25/05 un temps fort nommé « Soyons éco-citoyen.ne.s ! » consacré « à l'écologie et au vivre ensemble » où se succèdent spectacles et rencontres forts à propos. On relève notamment une soirée de clôture autour des « éco-féminismes » en présence des autrices / activistes Jeanne Burgart-Goutal et Karine Marsilly.

Le podcast. Quel rôle peut avoir le cinéma sur la transition écologique ? Et qu’est-ce que la transition peut faire au cinéma ? Voici les chantiers auxquels s’attèle cette – brillante – série en 6 épisodes sur « l’écologie et la pratique du cinéma », conçue par la Société des réalisateur·ices de France (SRF). Très bien expliquée, on y aborde les enjeux actuels et à venir du 7e art, sans tabou.

5. C’est posté chez Pioche!

L’un des premiers concerts dans le métavers : celui de Travis Scott dans le jeu vidéo Fortnite, le 23/04/2020, devant 12,3M de spectateurs.

29/03. Lumilutter, toujourologie… : une artiste propose de nouveaux mots adaptés à l’urgence écologique. 05/04. « Nuits sonores veut porter le débat d’idées et l’engagement dans la fête ». 08/04. Métaverse : le secteur culturel mal à l’aise face à cet horizon créatif trop polluant. 

11/04. Un concours invite les pros de la com’ à se mettre au service d’un « futur désirable ». 12/04. « Ça veut dire quoi la mutualisation, en vrai ? » : la réponse d’Hichem El Garrach-Balandin avec Cagibig. 16/04. Les festivals et salles de concert font le bilan (carbone) pour réduire leur empreinte écologique.

18/04. À Argelès-sur-mer, le Bacchus Festival met la fête au service des vigneron·nes du coin. 22/04. À Malakoff, le centre d’art devient jardin, cuisine ou agora pour mieux « cultiver ce qui y pousse ». 23/04. Musiques Métisses à Angoulême : 48 ans de festival d’arts et d’idées pour (enfin) croiser les mondes

On n’est aussi pas peu fièr·es d’adopter dans nos articles le petit détecteur CO2 de l’ADEME, qui permet de « traduire » les mesures (un peu barbares) de kilogrammes équivalent CO2 (= kg CO2eq) en une comparaison plus évidentes à saisir : en nombre de t-shirts ou d’A/R Paris-Marseille en TGV. Démonstration avec notre article juste ici.

6. Je t’aime, moi non plus

Vous avez un projet ou une annonce Ă  faire paraĂ®tre sur Pioche! ? Écrivez-nous Ă  [email protected].

  • Ce 26/04 Ă  19h Ă  la GaĂ®tĂ© Lyrique (Paris) sera enregistrĂ© le podcast Europe Sentiment, cette fois pour Ă©voquer les nouveaux imaginaires Ă©colo et europĂ©en avec Julie Pasquet, cofondatrice du collectif Le bruit qui court. EntrĂ©e gratuite.

  • Le premier numĂ©ro papier de Fracas, le nouveau mĂ©dia de l’écologie radicales, est en prĂ©commande, avec en prime une carte des pensĂ©es de l’écologie pour tenter de s’y retrouver. Au poil.

  • Nos confrères d’Ecolosport sortent une sĂ©rie d’instructifs (et jolis) posters d’information sur la relation entre sport et environnement, rĂ©alisĂ©s avec l’Ademe.

  • Pour soutenir l’ouverture d’une AcadĂ©mie du Climat Ă  Montpellier, il existe dĂ©sormais ce formulaire Ă  remplir ainsi qu’un site en ligne.

  • Ă€ l'occasion des JO, la Fondation Terre Solidaire organise un cycle Sport & Climat pour interroger les imaginaires dans le sport, et ça dĂ©marre ce soir avec MaĂ«l Besson par la conf « Sport & Ecologie : je t'aime, moi non plus ? ».

7. IV My People

🤓 Merci d’avoir parcouru jusqu’ici cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en pensez-vous ? Écrivez-nous (sans filtre) Ă  [email protected].

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