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🌿 Greta Thunberg interpelée | le déni climatique d'Emily in Paris | Série événement sur Arte | Des cours d'écologie à Sciences Po | Nantes dit au revoir à la ville de demain...

Les nouveaux récits de l'écologie 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Voici donc la première newsletter de Pioche! hébergée sur Beehiiv – « ruche » – en lieu et place de Revue, la plateforme de Twitter qui ferme ses portes aujourd'hui.

Tout est en place : les anciennes éditions sont désormais accessibles ici, et vous retrouverez – en grande partie – le style de votre infolettre habituelle.

On est garde par contre au chaud quelques nouvelles options débloquées au passage (sondage, questionnaire) pour très bientôt...D'ici là, très bonne lecture, et bonne Pioche!

Jean-Paul, avec Cypriane, Simon, Baptiste et Juliette.

Basé à Lyon, Baptiste Thomasset rejoint la rédaction pour un stage de 6 mois tourné, notamment, vers les sujets d'alimentation et d'aventures outdoor – on compte sur vous pour lui faire le meilleur accueil !

1. Relaxe Max

Greta Thunberg aimablement transportée vers la terre ferme par trois policiers allemands. ©Christoph Reichwein / AFP.

Air drop. L'image va rester : Greta Thunberg embarquée hier, les pieds en l'air, par la police allemande. L'activiste suédoise de 20 ans – et icône de la lutte contre le changement climatique – avait rejoint ce week-end les opposants à l'extension d'une mine de charbon à ciel ouvert, dans l’ouest de l’Allemagne, qui a nécessité l'évacuation (et la destruction) du village de Lützerath.

Gryffondor. Après la création d'un fonds Bruno Latour dédié à la recherche climatique – et soutenu par Vinci Autoroutes et BNP Paribas, aïe – Sciences Po annonce la création d'un « grand cours obligatoire de culture écologique » : 24h dispensées, dès cette semaine, aux 1 700 première année de ses 7 campus. Pas si loin des 100h obligatoires en licence (sur 3 ans donc) souhaitées par le collectif Pour un réveil écologique. À suivre.

Punchline. Soutenus par près de 4.000 signataires – dont Cyril Dion ou Camille Etienne – deux militants de Dernière Rénovation ayant bloqué le périf en novembre dernier ont finalement été dispensés de peine le 10/01. « Il n’existe pas de justification à ce que la société inflige une peine à des citoyens qui luttent pour leur survie et celle de leurs proches » aurait tranché la cour. Pas mieux.

Pendant ce temps, la mairie de Paris tacle dans Libé la série Netflix « Emily in Paris » pour – outre s'assurer un joli coup de com’ – poser (tout de même) une sérieuse question : que faire quand le patrimoine devient un frein à l’adaptation des villes aux enjeux climatiques ? À méditer.

2. « Aujourd'hui, la ville ne peut plus se faire seulement par les experts de l'urbanisme » – Fanny Broyelle (Transfert)

Jusqu'en décembre dernier, près de Nantes, une drôle de mini-ville faite de containers empilés et de bus bariolés animait la friche culturelle Transfert. Un lieu atypique porté par l'association Pick Up depuis 2018 où se déployait prog culturelle tous publics, et recherches créatives sur la ville de demain. Las, le futur quartier n'en gardera rien. Débrief mi-figue mi-raisin avec Fanny Broyelle et Nicolas Reverdito de Pick Up.

Au départ, Pick Up est centrée sur la culture hip hop, avec notamment l’organisation du festival Hip Opsession. Le projet Transfert prend-il racine dans cet ADN ?

Nico : Oui, avec le hip hop, le graffiti ou la danse, on est dans la ville, on occupe des bâtiments, et on voit l’effet de notre art sur la ville et ses habitants. Ça nous donne des idées sur comment faire la ville, et sur la place qu’y ont les artistes. Cela a donc logiquement abouti à ce que l’on investisse un lieu sur un temps long pour expérimenter la manière dont la culture participe à la fabrique de la ville.

Ce que l’ADN de Pick Up a aussi insufflé dans Transfert, c’est l’improvisation. Pouvoir trouver des solutions, partir dans un sens, faire demi-tour et aller dans un autre. Cette agilité, cette capacité à improviser, c’est l’ADN du hip hop et celui de Pick Up.

Vous publiez chaque année un bilan assez complet de vos recherches-actions autour de la ville de demain. Quelles en sont les grandes leçons pour l'urbanisme ?

Fanny : Il faut rester humbles. Nous sommes des profanes de l'urbanisme, et d’abord des acteurs culturels. Mais nous pensons qu'aujourd'hui la ville ne peut plus se faire seulement par les experts de l'urbanisme. D'autres voix sont à entendre, à prendre en compte. Et pas seulement celles des artistes, mais celles des habitants, des usagers, de tous ces mondes qui font la ville.

Transfert, laboratoire façon Mad Max de la ville de demain ©Kevin Charvot.

Nico : Nous posons aussi la question de l'urbanisme de trottoir. La ville, c'est aussi des odeurs, des problématiques d'incivilité, des dealers, etc. Comment les prendre en compte plutôt que feindre de les ignorer ? Que disent les artistes de ces sujets concrets de territoire ?

Finalement, quel est l’impact de votre présence et des expérimentations que vous avez menées pendant cinq ans sur le futur quartier ?

Nico : Rien. Il y a une volonté pour qu’il n’y ait aucune trace sur le futur quartier. Il y avait un engagement très clair au départ que Transfert allait permettre de nourrir le projet du futur quartier, c’était dit à toutes les conférences de presse, et ça n’est finalement pas le cas.

Fanny : Il y a quand même un sentiment d’instrumentalisation. Transfert a servi d’animation, de décor, pour occuper ce temps pendant lequel des experts de la fabrique urbaine réfléchissaient au futur quartier. Et à la fin, on siffle la fin de la récré, et on nous demande de quitter les lieux en les laissant comme on les avait trouvés. Mais on est malgré tout vraiment très fiers du travail accompli.

On travaille à l’édition d’un livre blanc avec des choses tout à fait intéressantes pour d’autres projets urbains. Il y a par exemple l’idée de laisser une zone non programmée, un espace où l’on ne prévoit rien pour laisser une respiration, et pouvoir l’adapter à l’évolution de la ville. Qui sait quelles seront les contraintes ou les réalités dans 30 ans ? Aujourd’hui, le moindre mètre carré de ville est pensé sous un prisme économique...

Lire la suite de l'article.

Tout savoir sur le projet Transfert, et suivre l'actualité de l'asso Pick Up.

3. Concours de cabanes

Plumages. Voici un bien bel événement – dans un non moins élégant écrin – ce week-end à Paris, avec le salon du livre « Lire la nature », au Musée de la chasse et de la nature (Paris 3e). Plus de 40 auteur.es y donneront dédicaces et conférences, parmi lesquel.les Dominique Bourg, Valentine Goby, Damien Deville, Catherine Meurice ou Wilfred N’Sondé. Brillant. Ah, et l'entrée est gratuite. 

Grand voyageur. On reste à Paris pour le retour d'Objectif Aventure (27-29/01 au 104, Paris 19e), soit LE festival international du film d'aventure où (re)découvrir une sélection – exigeante – de 40 films dédiés à l'exploration de la nature et de ses peuples, aux côtés des protagonistes et réalisateur.ices (Isabelle Autissier, Guillaume Néry, Erik Orsenna...). Le tout, présidé par l'explorateur Sylvain Tesson. Attention, les places partent (très) vite.

Père castor. « Quel rapport entretenir avec nos paysages, avec notre environnement ? Comment trouver notre juste place ? » Tel est le poétique programme de ce Festival des cabanes, un concours d'architecture ludique et ouvert à tous – jusqu'au 20/03 – qui questionne notre rapport à la nature. Les huttes lauréates se visiteront cet été autour du lac d'Annecy.

À noter, ce soir à Montpellier la première soirées Conférence du Vivant mêlant témoignages et musique, avec notamment le mathématicien Jean-Pierre Goux – auteur du best seller « Le Siècle Bleu », et initiateur du projet OneHome.

4. Cocooning

« Les Verdoyants, carnet de voyage en écologie », Simon (Ed. Akinomé).

Le livre. C'est un beau carnet, publié en octobre dernier – et repéré par Libération – qui nous a emporté cette semaine. Simon, le dessinateur, est parti avec ses planches vierges à la rencontres d'amoureux des rivières, de jardins, d'insectes... Tous « résistants » à la dérive du monde, et « créateurs délicats d’oasis heureuses ». Dans Les Verdoyants, il raconte ces échanges, dessine leurs univers. C'est subtil et envolé, sensible et sincère. Très humain finalement.

L'article. « Peut-on séparer le bilan carbone de l’artiste ? » Derrière ce titre – toujours très efficace – du média Bon Pote se trouve un article bien complet sur les enjeux à relever (dès maintenant) par le monde de la culture. Fait notable, il est signé par Samuel Valensi, metteur en scène et comédien de la pièce Coupures, et co-auteur du rapport Décarbonons la Culture pour le Shift Project. Une synthèse efficace à (re)lire et partager sans modération.

La série. D'un côté, une militante écologiste radicale, de l'autre, une journaliste d'investigation. Un même combat contre les lobbys agro-alimentaires, mais pas (du tout) la même méthode. Jeux d'influence, la série événement d'Arte, reprend pour seconde saison, tenue par un Jean-Xavier de Lestrade (oscarisé en 2002 pour son docu Un coupable idéal) en pleine forme. Six épisodes justes, documentés et – malgré tout – bourrés d'espoir.

5. Oyez oyez

Vous avez un projet ou une annonce Ă  faire paraĂ®tre sur Pioche! ? Écrivez-nous à [email protected].

  • L'association Arviva dĂ©veloppe depuis 2 ans un outil de simulation d’empreinte environnementale pour le spectacle, SEEDS : il est dĂ©sormais accessible Ă  tous, gratuitement.

  • Le Collectif des Festivals forme les pros de la culture, et il reste des places pour apprendre Ă  limiter l'empreinte environnementale de son festival (du 30/01 au 1/02), et s'initier Ă  la direction technique Ă©coresponsable (9-10/02).

  • Nos amis de la revue Dard Dard / Nectart viennent de sortir leur numĂ©ro 16, dĂ©diĂ© Ă  la transition Ă©cologique du monde artistique. Érudit et exigeant, comme d'habitude.

6. Meilleurs vœux

🤓 Merci d’avoir parcouru cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en avez-vous pensĂ© ? Écrivez-nous à [email protected].

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