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đż « LaÌ je me suis dit : câest pour ça que je fais ce meÌtier » : comment Fakear a remis du sens dans sa musique
Culture & eÌcologies đż

1. Deux mots
Plouf plouf. Beaucoup a Ă©tĂ© dit sur lâintervention de notre PR mardi soir sur TF1, et notamment sur le (trĂšs) court temps consacrĂ© Ă lâĂ©cologie - environ 5min. Si Reporterre synthĂ©tise les erreurs factuelles dâEmmanuel Macron sur la question, on rappellera Ă notre dĂ©fenseur du chalutage en eau profonde quâĂ Saint-Malo, ces Bretons rĂ©coltent bien Ă la main la coquille Saint-Jacques. Sans dĂ©truire les fonds marins.
Bling bling. Cannes, câest parti. Et pour la premiĂšre fois cette annĂ©e, lâĂ©cologie aura son stand dĂ©diĂ©, Eco Hub, portĂ© entre autres par Ecoprod, avec un (trĂšs) grand nombre de rencontres â Les Eco Talks, du 14 au 19 mai â et dâĂ©vĂ©nements en tout genre pour penser, rĂ©compenser, et rĂ©seauter entre acteurs français et internationaux du cinĂ©ma dĂ©carbonĂ©. Ă noter la remise du Prix Ecoprod ce 16 mai Ă 11h.
Panpan. On aussi aimĂ© lire â et republier â cet article de lâhistorien JĂ©rĂŽme Segal sur une Ćuvre qui a suscitĂ© beaucoup de partis pris et de lectures diffĂ©rentes : Bambi. Car, si le coup de feu qui tue la mĂšre du jeune foan a fait pleurer des gĂ©nĂ©rations entiĂšres, Felix Salten, lâauteur du conte originel en 1922, Ă©tait lui-mĂȘme chasseur. Ă moins quâil ne sâagisse dâun Ă©cho des persĂ©cutions dont Ă©taient victimes les Juifs alors...
2. « Ami·es artistes, osez revenir vers des petits formats, osez dĂ©croĂźtre » â Fakear
Face Ă lâurgence Ă©cologique, faut-il choisir entre crĂ©er de nouveaux projets et le ralentissement de son activitĂ© ? La culture et le champ artistique montrent quâune voie qui embrasse les deux volets en mĂȘme temps semble possible, voire souhaitable. Câest ce que nous confirme lâartiste Fakear, rencontrĂ© Ă lâoccasion de notre table-ronde Ă Jour E, lâĂ©vĂ©nement de Bpifrance dĂ©diĂ© Ă la transition Ă©conomique, le 2 avril au Palais Rameau de Lille, et dont Pioche! est partenaire.
En quittant le circuit des majors du disque et du live, tu as choisi il y a quelques années de quitter ce monde de compétition et les chiffres de vente pour te concentrer sur la musique. Quelle conséquence cela a-t-il eu sur ta carriÚre et ta créativité ?
Fakear : Aujourdâhui, les majors ne se cachent presque plus de pousser le profit et ce qui va marcher, plutĂŽt que la libertĂ© artistique. Ce qui compte pour elles, câest ce qui va ĂȘtre efficace et Ă©coutĂ© par le plus grand nombre. Moi, ça mâa libĂ©rĂ© dâun poids, et jâai pris davantage de plaisir Ă Ă©crire de la musique en me reposant moins sur lâapprobation du public ou des diffĂ©rents professionnels. (âŠ)
Ceci dit, les rĂ©seaux sociaux crĂ©ent une pression semblable Ă ce que lâon a pu connaĂźtre en major, avec un objectif dâefficacitĂ©, de prĂ©sence, une frĂ©nĂ©sie crĂ©atrice, alors que ce nâest pas notre mĂ©tier au dĂ©part.
Est-ce que tu as ressenti des effets en termes de santĂ© mentale, sur ton bien-ĂȘtre, depuis que tu as ralenti ?
Oui, complĂštement. La cadence a ralenti et effectivement ça va mieux. Et jâai pu expĂ©rimenter Ă©normĂ©ment de choses au cours des derniĂšres annĂ©es. En tant quâartiste Ă©lectronique, jâai la chance de pouvoir tourner avec une formule live, adaptĂ©e Ă des festivals et salles plus grandes, et une formule DJ. Celle-ci mâa amenĂ© Ă beaucoup jouer dans de tout petits festivals, dans toutes petites localitĂ©s.
Lors dâun festival cher Ă mon cĆur, La PâArt Belle, prĂšs de Vannes, on a Ă©tĂ© accueilli par lâostrĂ©iculteur du coin avec du vin blanc, câĂ©tait un moment magnifique. Il y avait peut-ĂȘtre 400 personnes, on pouvait ĂȘtre au contact de tout le monde, il y avait une confĂ©rence sur lâĂ©cologie lâaprĂšs-midi, tout ça sur un site incroyable, au bord du golfe du Morbihan. CâĂ©tait gĂ©nial. Et lĂ je me suis dit : « câest pour ça que je fais ce mĂ©tier ». Je rencontre des gens, je peux discuter avec mon public, goĂ»ter des produits locaux, dĂ©couvrir un territoire. Dâun seul coup, le mĂ©tier dâartiste faisait sens de nouveau.

Fakear en concert dans une petite salle sympa ©m.pln
Parce que la tournĂ©e frĂ©nĂ©tique qui nous fait aller de gros Ă©vĂ©nements en gros Ă©vĂ©nements⊠Heureusement que je joue aux jeux vidĂ©o, sinon je serais trĂšs solitaire et mâennuierais beaucoup. Sur chaque lieu, on rencontre vaguement quelques mĂ©dias, quelques acteurs. On nâa mĂȘme pas de contacts avec les gens : sur scĂšne, avec les crash barriĂšre, lâinstallation logistique, le premier rang est Ă 15 mĂštres devant nous.
On ne rencontre mĂȘme pas de regard. Il y a cette masse informe devant nous, câest trĂšs chouette, galvanisant, mais au final, si lâon ne fait que ça, ça nous isole vachement. Donc, effectivement, cĂŽtĂ© santĂ© mentale, ça mâa fait beaucoup de bien de dĂ©croĂźtre et de faire des petits trucs.
Quâest-ce que tu as envie de dire aux autres artistes qui sont dans des modes « Ă lâancienne » justement ?
(âŠ) Jâai goĂ»tĂ© les deux. Je suis allĂ© jusquâĂ faire la tournĂ©e des ZĂ©nith, le ZĂ©nith de Paris, les gros festivals français. Et je trouve beaucoup plus de plaisir et dâĂ©panouissement Ă revenir dans des SMAC, les tout petits clubs et tout petits Ă©vĂ©nements. Et je pense sincĂšrement que 100% des artistes trouveraient plus de sens Ă leur mĂ©tier dans des petits formats que dans dâimmenses trucs.
Alors ami·es artistes, osez revenir vers des petits formats, osez dĂ©croĂźtre. DĂ©jĂ , vous bosserez plus parce que vous coĂ»terez moins cher. Et revenir au contact des gens va vous redonner un souffle incroyable. Et pour ceux qui dĂ©marrent et veulent se lancer dans la mĂȘlĂ©e : il y a largement de la place pour tout le monde, contrairement Ă ce que lâindustrie voudrait vous faire croire.
Lire la suite de lâentretien sur Pioche!
Retrouver les conférences de Jour E sur le YouTube de Bpifrance.
3. RSVP
Du 16 au 18 mai partout en France, câest le retour des 48H (et un peu plus) de lâagriculture urbaine, 10e Ă©dition, et ses + de 1000 Ă©vĂ©nements dans 35 villes participantes. Parmi les RDVs hauts en couleurs, on note ici une belle journĂ©e dâaction-crĂ©ation Ă La Prairie du Canal (Pantin), pour mettre les mains dans la terre et repartir avec son affiche #Loveplanet confectionnĂ©e en famille. Ăa commence par lĂ .
Le 18 mai de 14h Ă 18h Ă Paris, câest aussi le grand retour de la Magma, cette dĂ©ambulation artistique pour la justice climatique et sociale co-créée et co-organisĂ©e par le collectif de danse Minuit 12, les artivistes Le Bruit qui Court et lâAcadĂ©mie du climat. Au programme : DJ set, orchestre, performances hybrides, concerts, batucada et taikos pour le thĂšme de lâocĂ©an et la justice sociale.
Les 16 et 17 mai Ă Bordeaux, on retrouve le Climat LibĂ© Tour pour une sĂ©rie de rencontres â LĂ©a Falco, ClĂ©ment SĂ©nĂ©chal, Thomas Legrand, Juliette Quef, Guillaume Faburel, Frah des Shaka Ponk ou Jean-Baptiste Fressoz â qui se terminent comme dâhabitude en concert, ici avec la techno-activiste MC danse pour le climat et le collectif La Fine Equipe. Strike.
De notre cĂŽtĂ©, on se prĂ©pare pour le prochain webinaire de lâengagement de Diffuz, en ligne le 22 mai de 13h Ă 14h, oĂč nous discuterons avec deux responsables de la LPO des actions possibles face Ă la disparition de la biodiversitĂ© â au menu quizz, sondages, et questions ouvertes Ă la fin. Programme et inscriptions sous ce lien.
4. Bons potes
Vous avez un projet ou une annonce Ă faire paraĂźtre sur Pioche! ? Ăcrivez-nous Ă [email protected]. Et merci au Cofees pour leur contribution Ă la veille de la semaine !
Le gĂ©oographe Damien Deville nous emmĂšne dans la vallĂ©e de la DrĂŽme pour le premier Ă©pisode de sa nouvelle sĂ©rie de vidĂ©os « Terres de Relations » qui interroge ces liens que lâon crĂ©e (et construit) avec un territoire.
Les premiĂšres rencontres « Les voix de l'art citoyen » organisĂ©es par TĂ©lĂ©rama et la Fondation Carasso sont en ligne. Autour de deux questions: « Dans un monde qui bascule, lâartiste peut-il rester un mĂ©diateur ? » et « Ensemble faire sociĂ©tĂ©, le grand dĂ©fi de la culture ».
Le projet Festivals en Mouvement a mis en ligne de nouvelles ressources : un guide d'animation pratique pour sensibiliser son public aux mobilités durables et des conseils pour mettre en place des navettes.
Le ministÚre de la Culture publie une étude proposant des solutions juridiques afin de favoriser le réemploi et la mutualisation dans les filiÚres culturelles.
Le collectif CURA (Collectif pour la SantĂ© des Artistes et des Professionnels de la Musique) a lancĂ© une enquĂȘte sur l'impact des rĂ©seaux sociaux sur la santĂ© mentale dans les musiques actuelles. La date limite de rĂ©ponse est fixĂ©e au 31 juillet.
Les enregistrements des tables rondes proposées lors du SoFEST! Forum France Festivals, qui s'est tenu les 13 et 14 mars derniers à Reims, sont en ligne.
5. Bref
đ€ Merci dâavoir parcouru jusquâici cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Quâen pensez-vous ? Ăcrivez-nous (sans filtre) Ă [email protected].
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