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🌿 Le festival d'Hugo Clément | Respirer avec les dauphins | Rituels à la bougie | De la musique pour les plantes...

Le média des nouveaux récits 🌿

Bonjour Ă  toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Une newsletter rédigée non depuis Montpellier, mais depuis les pénates rennaises de Calixte, co-fondateur de Pioche!, retrouvé à l'occasion des Trans Musicales (cf. ci-dessous).

Elle a donc le parfum de bons plats maison, et la légèreté d'un apéro un commencé un peu trop tôt – vous excuserez d'éventuelles coquilles.

Bonne lecture, et bonne Pioche!

Jean-Paul, avec Cypriane, Simon, Juliette, Najma... et Calixte !

1. C'est (déjà) complet

Si si

L'appel de la forêt. Hier s'ouvrait donc à Montréal la COP15 sur la biodiversité. Scientifiques, société civile et représentants de 196 États se sont réunis pour faire face à la « sixième extinction de masse » en cours – 69% des vertébrés ont disparu depuis 1970 (!). En jeu notamment, protéger 30% des terres et des mers, et restaurer 2Mds d'hectares d’écosystèmes. L'ensemble des vivants leur souhaite bonne chance.

Champagne. Le même jour, le Parlement européen et l'UE se sont mis d'accord pour interdire les importations issues de la déforestation. Pour importer cacao, café, soja, huile de palme, bois, viande bovine, caoutchouc, et donc cuir, chocolat ou ameublement, l'entreprise devra remonter à la parcelle et prouver qu’aucune forêt n’y a été récemment déboisée, et que les droits autochtones y ont été respectés.

D Day. Après 3 ans de bataille – et un report d'un mois et demi – TotalEnergies se trouve ce matin devant le tribunal judiciaire de Paris pour « non-respect du devoir de vigilance » en Ouganda et en Tanzanie. Un procès attendu, après la résolution du Parlement européen dénonçant des « violations des droits humains » autour des projets Tilenga et Eacop, considérés comme des « bombes climatiques ».

Pendant ce temps, Hugo Clément – qui lançait il y a peu son propre média, Vakita – organise son premier festival, Ocean Fest, au bénéfice de l'asso Sea Shepherd (notre interview ici). Déjà/encore un succès : toutes les places pour y voir Vitalic, Polo & Pan, The Avener ou Worakls se sont vendues... en 24H.

2. « Nous sommes des êtres aquatiques, même si nous l'avons oublié » – Leina Sato, apnéiste

Pour Leina Sato, l'apnée est une pratique qui permet de reconnecter avec son intériorité, tout en ne faisant plus qu'un avec la nature. En marge du lancement du festival Green Orizonte, qui aura lieu en octobre 2023 en Corse, la plongeuse franco-japonaise a pris le temps de partager cette étrange sensation originelle qu'il tient à chacun.e d'aller rechercher.

Pouvez-vous nous partager ce que vous ressentez au moment d'effectuer l'une de vos apnées ?

Leina Sato : Dans ces instants, le mental chavire. Je bascule dans un état de conscience élargi. Je ressens une porosité avec l'environnement extérieur, qui vient avec une forme de lâcher-prise de l'esprit. J'accède à autre chose.

Quelle a été l’expérience la plus marquante que vous avez vécue au moment d’une apnée ?

Lors d’une apnée à Hawaii, j’ai pu rencontrer une dauphine. Tout a commencé par un regard, qui a de suite instauré une intimité entre nous deux. Nous avons cheminé ensemble, avant de finir par plonger. Elle m’a invitée et je suis descendue avec elle.

Au moment de remonter, j’ai eu le sentiment que nous ne formions qu’un seul corps. Son œil était collé à mon masque, et je ne crois pas avoir déjà plongé dans le regard d’un autre être de manière plus profonde. Elle a effleuré mon ventre, et elle s’en est allée. C’était un moment de grâce inouïe.

Qu'est-ce que l'expérience de la plongée dit de nous ?

Nous sommes des êtres aquatiques, même si notre espèce l'a oublié. L'océan est la matrice universelle dans laquelle toute la vie est née. Nous en portons la mémoire, de manière consciente ou non. Ces souvenirs peuvent s'éveiller, notamment par la pratique de l'apnée. Ce n'est pas une pratique contre nature. Notre corps dispose de cette compétence, enfouie en nous. Nous avons beaucoup plus en commun que nous le pensons avec les mammifères marins.

Vous avez voulu partager cette expérience, notamment en prenant la tête d'une structure d'écotourisme à Hawaii. Rétrospectivement, qu'est-ce que vous tirez de cette expérience ?

L'océan est le dernier espace sauvage sur terre. C'est aussi un lieu de rencontre, notamment avec les cétacés qui viennent nous voir avec beaucoup d'empathie, de curiosité et d'amitié. Il ne faut surtout pas désacraliser ces moments, en les faisant entrer dans les écueils de notre société moderne. On ne peut pas acheter une expérience avec la nature.

Les rencontres se co-construisent. Les personnes qui travaillent dans l'écotourisme doivent agir comme des passeurs. L'idée doit être d'accompagner les personnes le souhaitant dans la redécouverte d'un langage qui permet de communiquer avec la nature. Les animaux nous font une offrande lorsqu'ils viennent à notre rencontre (...)

Lire la suite de l'article.

Tout savoir sur le lancement de Green Orizonte, et suivre les actualités du festival sur Facebook et Instagram.

3. Rencontres vivantes

Cime cime. Si rencontrer Francis Hallé – ce grand amoureux / gardien de la forêt – est toujours un moment d'émotion, sa venue ce samedi à l'Académie du climat (Paris 4e) pour 3 heures (!) de présentation et d'échanges sur la préservation – et la re-création – des forêts primaires est un événement à ne pas manquer. L'inscription en ligne est vivement recommandée.

Tech paf. Au même moment à Nantes, la salle de concert Stereolux conclut son cycle sur les « enjeux environnementaux des arts numériques » par une (passionnante) table-ronde interrogeant l'apport des low-tech dans la création artistique, aux côtés d'artistes et de designers. Smart. Et gratuit, sur inscription.

Le Grand Mix. S'il fallait un événement qui distinguerait l'identité du Consulat Voltaire – ce lieu d'expo/de vie/de faire alternatif du 11e arr. de Paris – ce serait les soirées Souffle(s) et ses concerts acoustiques éclairés à la bougie, où l'on se dé/re-connecte à l'autre et à soi. La prochaine a lieu ce jeudi 8/12, une « performance collective inspirée des fêtes rituelles afro-brésiliennes ». À vivre.

À noter, le collectif Gogo Green sort ce 9/12 « Music For Plants » une compile composée sous la fréquence des 432Hz, ce « point de résonance de la nature et de l’âme qui vibre dans les principes du nombre d’or ». Les premières commandes seront accompagnées d'une bouteille de vin nat' dont on nous a dit le plus grand bien.

4. Dans ma Breizh

Du festival rennais Les Trans Musicales, on sait l'exceptionnelle acuité de sa programmation de découvertes, signée pour la 44e année par l'inénarrable Jean-Louis Brossard. On connaît moins son implication historique pour la transition écologique de la culture en Bretagne.

Or, c'est l'impérieuse mission que s'est donné le festival il y a (déjà) 15 ans, depuis la co-fondation du réseau breton le Collectif des festivals, en 2007 (on en parlait ici avec Xavier Paillat, chargé de développement durable), jusqu'à cette éco-contribution demandée cette année aux artistes, aux partenaires et au public des « Trans ».

C'est donc pour cette honorable maison que nous aurons le plaisir d'animer, ce jeudi 8/12 à 14h, une rencontre pour souligner l'enjeu – crucial pour nos plus jeunes – de croiser apprentissage des arts et éducation au développement durable. On y écouter les histoires de poésie perchée dans les arbres ou d'écoute des mollusques en rade de Brest racontées par nos invité.es. À demain !

À lire aussi cette semaine, notre article sur l'importance de choisir une éco-banque pour atténuer – grandement – ses émissions carbone. « Ce n’est pas la première chose qui vient en tête quand on réfléchit au militantisme écologique, et pourtant, c’est un levier essentiel » explique ainsi l'association Reclaim Finance.

5. Rendez-vous sous la couette

L'expo. L'œuvre prolifique de Fabrice Hyber prend racine dans la forêt qu'il a patiemment semée sur ses terres vendéennes. Une soixantaine de ces toiles – dont 15 originales – font l'objet d'une vaste monographie à la Fondation Cartier (Paris 6e) à partir du 8/12. « Il y a très peu d’interventions finalement, je fais la même chose dans mes peintures que dans la nature. » Un monde en soi.

La vidéo. « Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? » Lourde question. Le quotidien du soir Le Monde – qui consacre par ailleurs sa Une à la « sixième extinction » de la biodiversité – tente une réponse en une (instructive) vidéo de 10min. Spoiler : c'est loin d'être la solution la plus efficace. Ce soir, rendez-vous sous la couette.

Le podcast. Quand les artistes, designers, penseurs ou scientifiques partagent leurs travaux et idées face au changement climatique, ça donne cette (brillante) série de la Fondation Thalie – désormais en podcast – intitulée « Créateurs face à l'urgence climatique ». Parmi les invité.es : Eva Jospin, Kader Attia, Emanuele Coccia, Francis Hallé, Fabrice Hyber (tiens, tiens), Nicolas Le Flo'ch ou Jean-Pierre Goux.

Le docu. Je représente 6% des émissions de gaz à effets de serre, soit autant que l'aviation, et serai bientôt plus polluant que l'automobile. Je suis ? Oui, le streaming – audio et (surtout) vidéo, avec ses extractions de métaux rares ou l'énergie pour refroidir ses serveurs – est un monstre. Un « Frankenstream » que nous raconte Arte dans un passionnant documentaire (ci-dessous) à regarder, en 720p.

6. Mic drop

« Permettez-moi de souligner que, jusqu’à présent, les activistes n’ont pas détruit d’œuvres d’art. Ils ont perturbé la jouissance de tableaux historiques lors de la visite d’un musée, oui. Mais il s’agit d’actes symboliques qui s’appuient sur le pouvoir des images et sur notre patrimoine culturel pour nous déstabiliser et nous inciter à mieux protéger la vie sur terre. Pourrait-il y avoir une meilleure raison ? »

Une punchline envoyée, dans les colonnes de Libération, par Dr. Miriam Szwast, commissaire d'exposition au musée Ludwig de Cologne, institution en pointe sur les questions écologiques et des imaginaires, et qui résume assez bien l'idée que l'on peut se faire sur le sujet, ici, à la rédaction. À vos pouces en fin d'infolettre.

7. Ça fait plaisir

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