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🌿 Madeleine de Proust | En Y | Cash pistache | Pub | Clermont nous voilà | Small is better | Coups de Pioche! | BFF...

Culture & écologies 🌿

1. Madeleine de Proust

Madeleine de Sinéty - « Poilley », 1974. Exposition à voir au Chùteau de Tours dÚs le 5 décembre, puis à Paris en 2026 (cf. plus bas)

Homework. Le Centre national de la musique (CNM) fait mouche avec sa publication Â« Musique et territoires » qui aborde, en filigrane de ses douze chapitres, une question centrale : faut-il soutenir les acteurs aux fortes retombĂ©es Ă©conomiques, ou privilĂ©gier l’équitĂ© d’accĂšs Ă  la culture, notamment dans les espaces moins dotĂ©s ? Les rĂ©ponses, profondĂ©ment dĂ©mocratiques, irriguent les diverses Ă©tudes de cas. PrĂ©cieux.

Rainbow road. Les Pluies de juillet sont de retour. Et aprĂšs une Ă©dition difficile – notamment en raison
 des pluies – deux changements majeurs : un nouveau lieu avec des infrastructures en dur ; et une campagne de prĂ©-commandes. « AprĂšs 8 ans, on fait confiance Ă  nos publics : en fonction de son soutien, on fera un festival plus ou moins grand. Â» Une belle façon de prendre la course au gigantisme Ă  rebrousse-poil.

En Y. Comment rendre populaires les VĂ©lis, ces vĂ©hicules lĂ©gers – entre la rosalie et la voiture sans permis – destinĂ©s Ă  remplacer la 2e voiture dans les foyers ? Allez voir les festivals, conseillait-on Ă  l’Ademe au printemps, glissant au passage le mail du Collectif des festivals en Bretagne. Bingo : les Trans Musicales de Rennes (3-7.12) proposent des allers-retours en VĂ©lis, et accueillent un focus sur le sujet ce 5.12. Le tout soutenu par l’Ademe. Bingo (bis).

Accueillir Yann Tiersen sur son canap’ pour la nuit. Inaugurer l’expo « Musique et Environnement » avec la Sacem. Proposer une table ronde (blindĂ©e) sur la critique du modĂšle industriel de la culture – et de notre sociĂ©tĂ© – avec RaphaĂ«l Herrerias (Terrenoire), Julie Dubois (Pied de biches), et l’auteur de la BO d’AmĂ©lie Poulain. Afficher sold out le concert de Yann. Le 2030 Festival est bien lancĂ©. La suite Ă  suivre ici.

2. Biennale LUX à Clermont-Ferrand, pour (ré)apprendre à « faire culture » dans un monde aux ressources finies

Quand le secteur culturel navigue entre les injonctions contradictoires (sobriĂ©tĂ© et dĂ©veloppement) le cluster auvergnat Le Damier – et ses 75 adhĂ©rents des industries culturelles et crĂ©atives (ICC) – prend les devants. Leur mission : accompagner une transformation des mĂ©tiers incontournable pour faire face aux enjeux Ă©conomiques, Ă©cologiques ou de santĂ© au travail.

Cette vision rafraĂźchissante s’incarne dans la biennale LUX, salon organisĂ© par Le Damier ces 10 et 11.12 Ă  Clermont-Ferrand. Un carrefour stratĂ©gique pour 900 professionnels attendus sur six parcours : transformations, outils, entrepreneuriat, coopĂ©ration et innovation, nouveaux mĂ©tiers et organisation du travail, Ă©tudiant.

Ou comment apprendre Ă  « faire culture » dans un monde aux ressources finies. Rencontre avec Nathalie Miel, directrice du Damier et cheffe d’orchestre de cette tectonique des plaques auvergnate.

Pioche! vous invite au LUX. Indiquez le code de réduction INVITATIONLUX2025 au moment de votre accréditation.

Vous avez accouché au printemps du cycle « Déjà demain », un travail trÚs concret et pratique avec une réflexion fine sur les métiers. Quelles grandes conclusions en tirez-vous ?

Nathalie Miel : Notre vision au dĂ©part Ă©tait que, oui, des mĂ©tiers vont disparaĂźtre et d’autres apparaĂźtre. Finalement, le rĂ©sultat est surtout que les mĂ©tiers vont devoir se transformer. Ça, on ne l'avait pas forcĂ©ment dans le radar.

Des personnes sur des postes de comptabilitĂ© vont devoir ĂȘtre compĂ©tentes sur des questions de comptabilitĂ© environnementale et sociale ; d’autres en com' ĂȘtre compĂ©tentes en sensibilisation, pouvoir parler de transition Ă©cologique sans bullshit.

« Que LUX soit identifiĂ© comme l'endroit oĂč l’on parle des grands enjeux de transformation de notre filiĂšre »

TrĂšs fortement est donc ressortie la transformation du mĂ©tier de directeur ou manager. Son rĂŽle va impliquer d'ĂȘtre trĂšs en veille sur les transformations des diffĂ©rents mĂ©tiers, et sur le soin et la dimension humaine pour accompagner les Ă©quipes. Car celles-ci seront systĂ©matiquement bouleversĂ©es par ces nouveaux besoins en compĂ©tences.

Votre mission de « dĂ©veloppement des ICC » peut entrer en contradiction avec l’axe Ă©cologique et transition du secteur. Comment jonglez avec cela ?

Cela nous a Ă©videmment beaucoup questionné·es. Notre boulot, c'est d'accompagner la crĂ©ation et le dĂ©veloppement d’entreprises. C’est trĂšs paradoxal quand on sait qu'il faudrait plutĂŽt rĂ©duire. Nous avons beaucoup travaillĂ© avec le Bureau des acclimatations sur cette question. Notre responsabilitĂ© se trouve dans la façon dont on accompagne les porteurs de projets. (
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©HMWK

Prenons l’exemple de l’IA. Tous nos adhĂ©rents sont en attente d’ĂȘtre outillĂ©s sur ces questions. Alors Ă  chaque fois que le sujet a Ă©tĂ© chez nous, cela a toujours Ă©tĂ© en mettant en perspective la dimension environnementale et Ă©thique.

Il y a trop peu de diversitĂ© dans les mĂ©tiers de l'IA (peu de femmes, sous reprĂ©sentation de cultures dites minoritaires...) ce qui amĂšne des biais de reprĂ©sentativitĂ©. Sans compter l’impact environnemental d’ores et dĂ©jĂ  immense. Sans compter l’impact environnemental d'ores et dĂ©jĂ  immense. Tous ces sujets sont abordĂ©s chez nous. Mais faudrait-il que les adhĂ©rents du Damier soient les seules boĂźtes Ă  se couper de cet outil ? Pas simple. (
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Quels sont les grands mots d’ordre du programme de cette biennale LUX 2025, et pour les deux ans à suivre ?

Que LUX soit identifiĂ© comme l'endroit oĂč l’on parle des grands enjeux de transformation de notre filiĂšre : transition et impact environnemental de la culture, transformation du travail, numĂ©rique et IA, VHSS
 À l’image du Damier, il nous faut garder ce petit temps d’avance sur l’époque, rester alertes et rĂ©actifs aux sujets de demain.

« Comment ĂȘtre crĂ©atifs pour repenser les modĂšles, amorcer un nouveau cycle, penser les choses autrement ? »

On aborde en ce moment la transformation du travail et des modĂšles Ă©conomiques. En 2027, cette dimension pourrait bien colorer la programmation. L’enjeu est de toujours coller Ă  l'actualitĂ©. C'est pourquoi il nous fallait traiter de l’IA aujourd’hui. Notre responsabilitĂ© par contre, c’est de donner aux acteurs toutes les clĂ©s de comprĂ©hension et de prise de dĂ©cisions.

Quelles sont les questions que l'on doit collectivement se poser pour pouvoir avancer ?

Pour moi, c’est la question du « comment ». On est arrivĂ© Ă  l'Ă©puisement de modĂšles qui ne fonctionnent pas. Comment ĂȘtre crĂ©atifs pour repenser les modĂšles, amorcer un nouveau cycle, penser les choses autrement ? Comment dĂ©verrouille-t-on les choses ? La rĂ©ponse est complexe.

Pour les chercheurs Emmanuel Bonnet et Diego Landivar, il faut des pionniers. Eux parlent de sentinelles, qui observent et sont les premiers Ă  alerter, Ă  prendre position et protĂ©ger. Je souhaite que l’on soit Ă  cet endroit. Notre posture, c’est d’exprimer l’envie d'aller lĂ  et d’y aller ensemble, mĂȘme si l’on ne sait pas comment. (
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Lire la suite de l’article sur piochemag.fr.
Retrouvez-nous le 11.12 au LUX pour la table ronde « RÎle et responsabilités des médias face aux transformations ».
Pioche! vous invite au LUX. Indiquez le code de réduction INVITATIONLUX2025 au moment de votre accréditation.

3. Coups de Pioche!

4. « Au fond, la question est toujours celle de prendre soin des gens » – Pascal Lenormand (Incub’)

Face au risque canicule devenu inassurable, trois festivals majeurs du Sud (Le Festival d’Aix-en-Provence, Les Rencontres de la Photographie d’Arles, Le Festival d’Avignon) ont servi de laboratoire cet Ă©tĂ©. Et si le constat est cruel, « la marge de progression est grande ».

Cette enquĂȘte du Cofees - le Collectif des festivals Ă©co-responsables et solidaires en RĂ©gion Sud - a Ă©tĂ© commandĂ©e Ă  Incub', le collectif de hackers Ă©nergĂ©tiques co-fondĂ© par l'ingĂ©nieur Pascal Lenormand. Conclusion : pour sĂ©curiser les prochaines saisons estivales et mieux « prendre soin des gens », Incub’ prĂŽne la rupture.

Adapter enfin le bĂąti aux usages atypiques du spectacle, partager les multiples pratiques dĂ©jĂ  existantes
 Un travail rassemblĂ© au sein du guide mĂ©thodologique « Comprendre et agir face Ă  la chaleur » dĂ©sormais en libre accĂšs sur le site du Cofees. Pour mieux anticiper dĂšs maintenant l’étĂ© 2026.

Comment est compris le sujet des vagues de chaleur dans la culture ?

Pascal Lenormand : On part de quasi-zĂ©ro, et pas seulement dans la culture. Le seul outil aujourd’hui c'est l'alerte mĂ©tĂ©o France et les thermomĂštres, un niveau de maĂźtrise Ă  peu prĂšs nul. Il n’y a pas non plus de culture de base. Les mesures d'adaptation se limitent Ă  des injonctions trĂšs gĂ©nĂ©rales, comme dĂ©caler les horaires de travail pour travailler aux heures fraĂźches, « pensez Ă  boire », etc.

« La plupart des solutions sont dĂ©jĂ  lĂ , c’est frappant. » 

Or si je n'ai pas les outils, je ne peux pas comprendre le phĂ©nomĂšne et je ne peux pas Ă©valuer la situation. Donc je ne peux pas construire une chaĂźne de dĂ©cisions pour protĂ©ger les personnes. Les gens sont trĂšs dĂ©munis. Et tout ce qui est gouvernemental ne nous aide pas beaucoup, l'incompĂ©tence est gĂ©nĂ©ralisĂ©e sur le sujet. Et c’est la mĂȘme chose pour le froid en hiver.

Vous avez Ă©tudiĂ© trois festivals cet Ă©tĂ©, comment s’organisent-ils ?

La plupart des solutions sont dĂ©jĂ  lĂ , c’est frappant, mais dispersĂ©es, empiriques, peu optimisĂ©es. C'est de l'adaptation spontanĂ©e. Avec parfois des choses que l’on n’aurait pas pu inventer. Une maquilleuse en Provence rafraĂźchit les artistes en leur appliquant des petits tissus frais sur les avant-bras, car elle ne peut pas vaporiser le maquillage.

Image captĂ©e par une camĂ©ra thermique Ă  Avignon : certaines surfaces exposĂ©es au soleil toute la journĂ©e dĂ©passent les 75°C ©Incub’

À Arles, l'usage du ventilateur s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©. C’est la culture de la vitesse d'air, qui est Ă  la fois beaucoup plus lĂ©gĂšre, moins consommatrice et plus efficace qu’une clim. Le festival propose de beaux Ă©ventails, de trĂšs bonne qualitĂ©. C’est simple, mais ça marche.

À l’opposĂ©, avec le travail en heures dĂ©calĂ©es, les personnes vont devoir aller se reposer chez elles en journĂ©e, pendant une vague de chaleur. RĂ©sultat, les Ă©quipes sont trĂšs fatiguĂ©es, parce qu’en festival, elles n’ont pas toujours des logements bien isolĂ©s. Au fond, la question est toujours celle de prendre soin des gens.

Quelles sont vos conclusions ?

Nous avons constitué des cas archétypaux : dix grandes situations majeures que l'on a pu identifier partout, caractérisées avec leur risque, leurs adaptations possibles, etc. compilées dans un guide générique. Chaque festival a aussi eu son guide spécifique, avec des choses assez opérationnelles.

« Il y a mille choses à faire, partout. Le terrain est quasi vierge. »

Nous appuyons sur l’importance de construire un plan chaleur : des procĂ©dures internes, des systĂšmes de dĂ©tection, de prĂ©vention. On introduit le concept de « brigade chaleur », des personnes formĂ©es en interne et capables de tourner sur les diffĂ©rents sites pour vĂ©rifier qu'il y a le matĂ©riel, que les procĂ©dures sont respectĂ©es, etc.

Il faut aussi travailler sur la culture annuelle. La robustesse pendant l'Ă©vĂ©nement se travaille avec l'Ă©quipe qui est lĂ  toute l'annĂ©e, pour ĂȘtre au rendez-vous ensuite avec les saisonniers. C'est un sujet transversal qui doit d'abord se vivre et s'expĂ©rimenter au quotidien pour ĂȘtre intĂ©grĂ©.

Il y a mille choses à faire, partout. Le terrain est quasi vierge. Et comme la montée en compétence prend toujours du temps, c'est maintenant qu'il faut s'y mettre.

Lire et télécharger le guide méthodologique « Comprendre et agir face à la chaleur » en libre accÚs sur le site du Cofees.

5. C’est la pub (in English)

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6. Cash pistache

  • Le Bruit Qui Court lance son AcadĂ©mie de l'Artivisme Ă  Bordeaux, sur 5 jours entre le 23.01 et le 27.03. Inscriptions sous ce lien.

  • « Une Vie » : la premiĂšre rĂ©trospective consacrĂ©e Ă  Madeleine de SinĂ©ty (1934-2011) nous ramĂšne au cƓur de la campagne française des annĂ©es 70. À voir au ChĂąteau de Tours dĂšs ce 5.12, puis au Jeu de Paume Ă  Paris en 2026.

  • On souhaite le meilleur aux Rencontres RĂ©gionales TERRO – pour Terreau des ÉvĂ©nements Responsables de la RĂ©gion Occitanie – qui ont lieu aujourd’hui Ă  la MJC de LĂ©zignan-CorbiĂšres (11), avec un dense et riche programme.

  • Ce lundi 8.12, ce sera la JournĂ©e mondiale du climat (force).

  • Le lendemain, rendez-vous Ă  l’AcadĂ©mie du Climat pour les 9e assises de l’éco-production d’Ecoprod, oĂč retrouver le philosophe Etienne Klein et un menu bien sage.

  • On a bien aimĂ© cette vidĂ©o sur une « expĂ©rimentation d’urbanisme culturel » – en savoir plus sur le site du POLAU – de la compagnie de théùtre MycĂ©lium, venue accompagner un projet urbain Ă  Bassens, prĂšs de Bordeaux. Instructif.

7. BFF

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