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🌿 Manger de la viande est un acte patriotique qui fait de vous un homme (un vrai)

Le magazine des cultures de l’écologie et du vivant 🌿

Bonjour Ă  tous, et bienvenue aux nouveaux lecteurs de Pioche!

Nous placerons cette semaine sous le signe de la gastronomie et de la chaleur du vin chaud : des pubs Charal au véganisme de Moby (et Joey Starr ?), aux marchés de Noël de Paris à Roubaix.

Bonne Pioche!

Calixte & Jean-Paul

1. Manger de la viande est un acte patriotique

  • Animal, le nouveau film de Cyril Dion, starring Baptiste Morizot et Jane Goodall, sort aujourd’hui en salle. Faut-il le voir ? Alors que 68% de la faune a disparu en 50 ans, creuser la question de nos liens – rompus – avec le vivant ne nous paraĂ®t rien de moins qu’essentiel. Ce soir, confiez votre soirĂ©e Ă  Cyril.

  • Hier soir, le Shift Project a livrĂ© son rapport final sur le secteur de la culture. Conclusions du think tank de Jean-Marc « Janco » Jancovici dĂ©diĂ© Ă  la transition de l’économie française : la culture est un moteur essentiel, et elle doit prendre sa part. Dès maintenant (lire plus bas).

  • Pour Greenpeace, sept sĂ©mioticiens ont analysĂ© les pubs de 51 marques de viande (Charal, Madrange, Herta…). Qu’y trouvent-ils ? 7 mythes qui contredisent les dangers pour la santĂ© et le climat de la viande : 1/ La viande est une des solutions Ă  la crise climatique. 2/ Est bonne pour la santĂ©. 3/ Fait de vous un homme…

4/ Une bonne épouse/mère sert de la viande à sa famille. 5/ Manger de la viande est un acte patriotique. 6/ Rapproche les gens. 7/ Est une question de liberté. Ce soir, on évite les pubs Charal et on emmène la famille à la projection d’Animal.

2. « Le choc émotionnel lié au Covid est le meilleur moment pour agir » (Samuel Valensi)

Le think tank The Shift Project livrait donc hier son rapport final dédié à la culture (revoir la présentation du rapport). Début novembre, nous invitions son chef de projet, Samuel Valensi, au festival Dernier Cri à Montpellier, pour présenter les premières conclusions de ce travail inédit qui aura duré près de deux ans. Perspectives.

L’enjeu de ce rapport attendu est d’orienter les professionnels de la culture vers des pratiques plus écologiques, tout en préservant leurs emplois. Pourquoi la culture est-elle essentielle à la transition ?

Lorsque l’on considère le problème climatique, on regarde les secteurs des transports, de l’agriculture, de l’énergie, du bâtiment, de l’industrie ou du numérique, mais on ne se demande pas à quoi ils servent. Or, ils sont en partie au service de la culture. Pour les transports, la culture est la troisième cause de mobilité des Français derrière le travail et les achats. L’alimentation représente des dizaines de milliers de tonnes équivalent CO2. C’est aussi des dizaines de milliers de bâtiments en France, et 80% des données échangées sur Internet.

La culture est donc à peu près omniprésente sur tous les postes de la transition. Or, si l’on organise la transition sans la culture, celle-ci va la subir. Nous avons préféré prendre le problème à l’envers : puisque la culture occupe cette place importante dans la transition, comment peut-elle en être le moteur.

Quelles leçons tirez-vous de ce travail de près de deux ans ?

Il y a une typologie d’acteurs qui se dégage. Pour les festivals, selon qu’ils se trouvent en grande ville, en périphérie ou en zone isolée, et aussi selon leur taille, on a des impacts très variables. Souvent, les premiers impacts sont le transport des festivaliers, puis celui des artistes et des œuvres, puis l’alimentation.

Pour les Vielles Charrues par exemple, une grande part des 300 000 spectateurs viennent en voiture car le festival est isolé. Une petite partie vient aussi en avion. Or, si 3% des festivaliers choisissent ce mode de transport, cela représente 70% des émissions de l’ensemble des festivaliers. Toujours aux Vieilles Charrues, l’alimentation représente un équivalent de 2000 aller-retour Paris/New-York en avion, sans les boissons.

Cette empreinte peut être réduite de 10 à 12 fois avec une alimentation végétarienne et locale. Le festival pourrait alors respecter les Accords de Paris pour quelques années avant de mettre en place des transformations plus importantes. Globalement, il y a beaucoup de choses que l’on peut faire sans moyens, et il y a aussi des moyens qui doivent être réorientés.

Le monde de la culture est-il prêt à faire cette transformation après cette crise sanitaire ?

L’année qui vient de s’écouler nous fait d’abord relativiser sur le manque de moyens et sur leurs conditions d’attribution. Le Programme d’investissements d’avenir (PIA4) du gouvernement prévoit 430 millions d’euros pour la culture. Mais ils sont essentiellement fléchés vers le renouvellement du matériel numérique, et seuls 20 millions sont dédiés au verdissement de la culture. Ce PIA4, c’est une leçon de greenwashing.

Si l’on continue à orienter nos investissements dans la même direction, on est sûrs de reproduire des crises. C’est ce que nous prédisent tous les rapports comme ceux du Giec. Le choc émotionnel lié au Covid est donc le meilleur moment pour agir. On a un effort de réduction massif à faire. Il est commun, et il est surtout la condition de la soutenabilité de nos métiers, de nos emplois et des émissions qu’on génère et qui nous tiennent à cœur.

Retrouver l’intégralité du rapport Culture sur le site du Shift Project. Relire notre précédent entretien avec Samuel Valensi sur piochemag.fr.

3. Noël, les oiseaux et ta mère

Mères Noël. Ce week-end, on s’équipera d’un verre de vin chaud et on ira dénicher nos cadeaux chez les artisans (locaux) des marchés de Noël. Amis Parisiens, deux adresses à privilégier : Ground Control, qui a réservé ses cabanes à l'art/l'artisanat – uniquement féminin – des 30 créatrices du Sisters Market.

Ta Mère Noël. Et La REcyclerie qui ouvre son éco-village de Noël avec Ophélie Damblé – aka Ta Mère Nature, cheffe de fil du mouvement Guerilla Green (lire notre portrait). Sur place, artistes/artisans de l’économie circulaire et de l’agriculture urbaine, ateliers, conférences sur les nouveaux récits et docus sur le monde paysan. On va reprendre du vin chaud.

En vrai Rennais, Calixte rejoindra lui les Trans Musicales, un festival qui a fait de la transition son fil rouge depuis bientĂ´t 15 ans, comme nous le racontait en septembre son resp. DD. Xavier Paillat.

4. Braderie de l’Art : enfin 30 ans !

24h non stop. Lilloises, Lillois, nous savons par contre bien inutile de vous orienter ce week-end vers l’historique/aventureuse/impertinente Braderie de l’Art, que vous arpentez fidèlement chaque annĂ©e – et ce, depuis 30+1 ans. Faisant fi de l’édition annulĂ©e de l’an dernier, nous vous savons dĂ©jĂ  prĂŞt.e Ă  fĂŞter (enfin) ce 30e anniversaire d’art et d’artisanat de la rĂ©cup’, que vous estimiez d’intĂ©rĂŞt public (avec 20 000 autres visiteurs annuels) bien avant les modes actuelles.

La raison de votre ferveur pionnière ? Le miracle d’assister à la création, en 24h non-stop, de pièces uniques fabriquées sur place par 150 artistes/designers/makers/inventeurs, à partir de matériaux et déchets récupérés auprès d’entreprises locales. L’ambiance électrique engendrée par la performance et les « performeurs ». Et la joie de repartir (pour 1€ à 300€ max) avec les œuvres qui rendront bientôt heureux vos proches.

La Braderie de l’Art, c’est du 4 au 5 décembre à La Condition Publique de Roubaix. Pioche! est ravie (et fière) d’en être partenaire.

5. Se baigner nu dans l’eau glacée

Le papier. Comment Facebook et YouTube luttent-ils contre la désinformation climatique ? À grand-peine retrace cet article des Échos, qui pointe le peu d’effets de la suppression de publicité pour limiter les vidéos. Vivement le Metavers.

La punchline. Â« Pour l’instant, toutes les pistes pour rĂ©duire l’empreinte climatique considĂ©rable de la SVOD sont insatisfaisantes : compensation tarifaire, rĂ©duction de la qualitĂ© de l’image (!), retour au hertzien (!!)… ». Si le CEO d’Arte Bruno Patino pose LA question qui fâche chez Les mĂ©dias se mettent Ă  table (podcast Creatis), les rĂ©ponses risquent de ne pas plaire Ă  tout le monde.

Bibou. La sonorisation des plateaux artistiques peut-elle être moins énergivore ? Ce n’est pas l’impact principal (cf. notre entretien plus haut) mais il faut s’y pencher, répondent les pros – dont Sébastien Pujol, dit « Bibou », manager de Tryo – lors de cette visioconf’ éclairante, qui aborde les autres points-clés. À voir/écouter.

Vérité nue. Non contente d’avoir organisé le Conscious Festival Paris fin septembre, Paula Miquelis réalise son premier (court mais bien foutu) documentaire, The Naked Arctic Adventure (à voir ci-dessous) : une expédition aux côtés d’activistes du climat aux confins de l’Arctique pour constater les conséquences du changement climatique – et se baigner nue dans l’eau (de moins en moins) glacée. Bravo (pour le film, et le plongeon) !

6. On vous aime

Vous lancez votre Ă©co-lieu/revue engagĂ©e/resto raisonnĂ© ? Un.e ami.e a besoin de soutien pour son Ă©vĂ©nement vert ? Faites-nous un petit mail pour nous en parler et apparaĂ®tre sur Pioche! : [email protected]

  • AnaĂŻs et DĂ©borah continuent leur tour de France des tiers-lieux pour le podcast T'as de Beaux Lieux, co-produit par Ground Control, et s’arrĂŞtent cette fois Ă  L’Hermitage, en Picardie.

  • Lucia, Kalima et Sylvain font appel Ă  la communautĂ© Pioche! pour les aider Ă  produire un docu et une websĂ©rie dĂ©diĂ©s Ă  l’alimentation durable. Pour en savoir plus sur le projet et les soutenir, c’est ici.

  • L’association Yes We Camp (relire notre interview) appelle assos, entreprises et collectifs Ă  les rejoindre Ă  Vive Les Groues, un tiers-lieu de 9000m2 en plein air au pied de La DĂ©fense.

  • Pendant ce temps, Moby a fĂŞtĂ© ses 34 ans de vĂ©ganisme avec un livestream en direct sur Twitch intitulĂ© « Art, Animals and Activism »…

  • … et Joey Starr a lancĂ© Five Stars, une revue gastronomique « authentique, engagĂ©e et passionnĂ©e ». De lĂ  Ă  imaginer Joey vegan… ?

7. Vers l’infini et au-delà

🤓 Merci d’avoir parcouru cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Qu’en avez-vous pensĂ© ? Dites-nous ce qui vous a plu (ou non) en rĂ©pondant Ă  cet email, ou en nous Ă©crivant Ă  [email protected].

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