Le magazine des nouveaux récits de l’écologie

Bonjour à toutes et tous, et bienvenue si vous nous rejoignez chez Pioche!

Cette semaine, on est ravis d’annoncer l’arrivée de trois personnes dans notre petite équipe : Isma Le Dantec, journaliste pour la revue écolo Socialter et le mag culturel Trax, qui rejoint la rédaction avec sa plume aussi rigoureuse qu’enthousiaste.

Maxence Schneider nous rejoint aussi au community management pour propager la bonne parole de Pioche! au plus grand nombre (amen), accompagné de la créative Célia Manson qui effectue ses premiers jours de stage dans nos locaux.

On ne se quittera pas sans un mot pour dimanche : si vous suivez Pioche!, c’est que, comme nous, vous aimez associer la parole (et l’engagement) aux actes. Alors ce week-end, on va voter.

D’ici là, bonne Pioche!

Jean-Paul

1. No Pasaran

• « Le premier tour est une défaite pour le climat, et l’environnement » déclare le président de Greenpeace (et parrain de Pioche!) Jean-François Julliard. Qui annonce que l’ONG rejoint malgré tout la mobilisation contre l’extrême-droite, au nom des « valeurs fondamentales » qu’elle porte. #NoPasaran.

• Ensuite, on ne lâche rien. 80 collectifs et ONGs appellent à une journée de mobilisations dans toute la France le 26/04 contre la « réintoxication du monde ». « Nous ne laisserons pas tranquille le ou la président·e (…) pour stopper les centaines de projets polluants dans les cartons », peut-on lire dans l’appel. Le combat continue.

• Et d’ici là – jusqu’au 24/04, date anniversaire de l'effondrement de l'usine Rana Plaza au Bengladesh – c’est la Fashion Revolution Week : tout un programme d’événements à Angers, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Nantes, Paris et Rennes pour (tenter de) renverser le monde de la mode. Forza, car la route est longue.

Pendant ce temps, pour le Jour de la Terre – le 22 avril – l’Union Européenne lance #BeTheWave, un appel mondial à rejoindre le grand « battement cardiaque » pour la planète. Magnéto Serge.

2. « Earth Night, c’est l’énergie de la vie nocturne en faveur du climat » – Ruben Pariente

Vendredi, le Badaboum (Paris 11e) accueille la Earth Night, une soirée pour mettre en lumière les luttes pour le climat et imaginer une fête plus durable. La même scène se déroulera au même moment sur tous les continents, dans 24 lieux différents. Isma a posé quelques questions à Ruben Pariente, membre du collectif organisateur DJs For Climate Action.

Ce vendredi, aura lieu la 5e édition de Earth Night. Mais c’est quoi, au juste ?

Earth Night, c’est une initiative mondiale qui exploite l’énergie de la vie nocturne pour générer une action positive en faveur du climat. La première édition a eu lieu au printemps 2018 à New York, avec l’idée d’éveiller les consciences au travers d’une nuit festive, tout en levant des fonds avec les bénéfices de la soirée.

Chaque année, de plus en plus d’artistes ont rejoint le mouvement. En 2020, lorsque le Covid est arrivé, plus de 50 événements dans le monde étaient programmés. Avec la situation sanitaire, on a remplacé la fête par le plus grand back-to-back de tous les temps. Ça a duré 20 heures, c’était assez fou. Et ça nous a donné de l’énergie pour la suite…

Derrière l’organisation de ces événements, on retrouve l’association DJs for Climate Action, dont tu fais partie. En quoi consiste-t-elle ?

DJs for Climate Action (DJs4CA) a été créé en 2011 par des DJ qui ont pris conscience de l’impact négatif de leur profession sur l’environnement. Ils ont entamé une réflexion pour comprendre ce qui se joue à l'intersection du climat et de la culture, et identifier les lacunes et les possibilités de changer nos pratiques.

L’idée est d’organiser des événements, des conférences, de composer de la musique, pour sensibiliser les professionnels et le public, tout en fournissant des outils à celles et ceux qui souhaitent s’engager. Ensemble, nous prenons le temps de réfléchir à ce que nous pouvons faire à notre échelle pour avoir un impact positif.

Cette année, c’est quoi le programme ?

C’est le grand retour à la fête en vrai, loin des écrans. 24 évènements auront lieu sur tous les continents. À Paris, on aura le plaisir retrouver au Badaboum une savante association de grands pontes des platines et de jeunes talents, tous concernés par les enjeux de l’écologie.

C’est aussi l’occasion de mettre en pratique notre manifeste Future Visions, qui propose des solutions pour un monde du DJing plus durable sur le plan environnemental et social. Et de discuter des enjeux de la Earth Night : ce qu’elle défend, ce qui a été fait et surtout ce qu’il reste à faire.

Earth Night, c’est ce 22/04 au Badaboum (Paris 11e) avec Tom Trago, Francesca Lombardo, Céline, Michel D., El Buho, Ditti, H2O et Di Laif.

3. On croise les doigts

Fashion victim. Pour la Fashion Revolution Week (cf. plus haut), Ground Control (Paris 12e) se mobilise dès aujourd’hui et jusqu’à dimanche avec une programmation – forcément juste et ambitieuse – en partie confiée à au collectif Anti_fashion. Demandez le programme, ça vaut le coup.

Lis tes ratures. Vendredi débute le Festival du livre 2022, et cela concerne aussi l’écologie : l’Académie du Climat accueille tout le week-end un grand nombre d’auteur⸱rices engagé⸱es pour l’environnement pour des temps de rencontres avec Cyril Dion, Hugo Clément, Bartabas, Caroline Solé ou Barbara Brun. À ne pas manquer.

Pas d’excuse (bis). Ce dimanche, on vote. Et on croise les doigts.

Summer is coming. La Sauge (pour Société d'agriculture urbaine généreuse et engagée – beau programme) rouvre ses dimanches gratuits de la La Prairie du Canal (Bobigny, 93) avec conférences, ateliers et rencontres autour de l’écologie. Coup d’envoi de cette 2e saison estivale ce 24/04 pour parler alimentation et vrac, toujours en plein air.

Ce vendredi au Printemps de Bourges, la DJ et productrice Chloé et la comédienne Céline Sallette présenteront le projet ‘À définir dans un futur proche’ : une performance écoféministe « intense et sauvage » autour du texte ‘La Femme et la Nature’ de Susan Griffin. Hâte de voir (et d’entendre).

4. C’est passé chez Pioche!

Du rap et du vin nat’. Que demander de plus ? Cette semaine, on est partis en savoir plus sur ce dernier projet du groupe hip hop A State of Mind (ASM), intitulé Origin & Juice et consacré à l’amour du trio pour le vin naturel, les terroirs et les vignes en permaculture.

Une passion qu’ils rappent aussi bien sur disque qu’en vidéo – voir absolument les « Natty Rhyme », leurs critiques œnologiques pointues, toutes en rimes – et de quoi disserter sur les liens entre culture hip hop et celle du vin nat’, et repartir avec une sélection de bouteilles idéales. On déguste.

Génération bascule. De son côté, Isma est allée poser quelques questions à Tanguy Descamp, co-auteur de Basculons !, Cahier militant (Actes Sud) – on vous en parlait la dernière fois – et qui se veut « un plaidoyer intergénérationnel pour la défense du vivant ». À l’heure où « les jeunes » semblent bouder les urnes, voici une lecture fort rafraîchissante.

5. Microcosmos

La sortie. On adore le château de Chaumont. Pour ses expos reliant nature et art contemporain bien sûr, et pour son Festival international des jardins. Celui-ci démarre dès demain sa 30e edition sous le thème « imaginer le jardin de demain », où il s’agit de faire cohabiter œuvres d’art, potagers nourriciers ou thérapeutiques, et exigences esthétiques, écologiques ou gustatives. Ce week-end (après le vote) vous savez où nous trouver.

Le podcast. La famille Gahinet – soit Anne-Laure 35 ans, Gwénolé 38 ans (et navigateur pro) et leurs deux filles de 3 et 4 ans et demi – a pris la mer il y a 6 mois pour explorer de nouveaux modes de vie en tenant compte des enjeux de notre siècle. Ça s’appelle Zaï Zaï, comme le nom de leur bateau, et l’aventure – superbement inspirante et émouvante – est à suivre en podcast.

Le livre. La maison d’édition Le Passager Clandestin publie ce vendredi la traduction inédite d'un texte fondateur sur la préservation de la nature : Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ?. Écrit par le juriste US Christopher Stone en 1972, pour protéger une forêt de séquoias de la Walt Disney Company, il est devenu un classique du droit et de l’écologie face aux prédations économiques.

Le film. Ce sont des images rares – et spectaculaires – qu’il nous sera données de voir ce vendredi à 19h sur Arte avec le film Le Petit Peuple du Potager. Une immersion à 1 000 images/seconde – un exploit technique – dans un potager en permaculture où paradent, s’entraident et luttent des milliers de vies minuscules. Le beau récit d’une nature aussi fragile qu’organisée.

6. On vous aime

Vous avez un projet ou une annonce à faire paraître sur Pioche! ? Écrivez-nous à [email protected]

• Dans leur podcast Dès Demain, Robin, Emma, Inès et Blaž, étudiants à l’ENS, partent à la rencontre de grands scientifiques pour mieux comprendre, et agir. Dernier épisode : « Demain, la vie à +2 °C ».

• Bientôt un nouveau lieu à Paris par les fondateurs des Grands Voisins : c’est à Bercy et ça s’appellera… Bercy Beaucoup. Ouverture prévue avant l'été.

• Elise du collectif Yes We Camp organise samedi son grand marché mensuel, 3e édition, aux Amarres (Paris 13e) avec 50 artistes et artisan.es.

• L’équipe de Socialter confie la rédaction en chef de leur prochain hors-série, intitulé « Comment pourrions-nous vivre », à l’autrice et militante Corinne Morel Darleux. Les précommandes sont ouvertes.

• Le tiers-lieux nantais Transfert publie le 4e et dernier volet d’Utopie Urbaine, retraçant 4 ans de travail et d’expérimentations autour de la ville de demain. Captivant.

7. Coups de pouce

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