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🌿 Roselyne Bachelot se prépare à verdir le Hellfest

Le magazine des cultures de l’écologie et du vivant 🌿

Bonjour Ă  tous, et bienvenue aux nouveaux lecteurs de Pioche!

Une édition grandement dédiée aux festivals : ceux de cet été, qu’il nous tarde de rejoindre (les festivals… et l’été), et ceux qui gagneront à se verdir à la suite des annonces de notre ministre de la Culture. À lire, donc, avec la musique à fond.

Bonne Pioche!

Calixte & Jean-Paul

1. Feriez-vous un(e) bon(ne) maire Ă©colo ?

  • Roselyne Bachelot annonce que les 45M€ d’aides aux festivals – +10M€ vs 2019, good news! – du ministère de la Culture seront dĂ©sormais conditionnĂ©es au respect d’une charte de dĂ©veloppement durable. Good news, vraiment ? Oui ! Enfin, tout dĂ©pend pour qui (lire plus bas).

  • Nike, Clarks, Vans… Les grandes marques de chaussures et d’accessoires participent Ă  la dĂ©forestation de l’Amazonie, pointe l’ONG Stand Earth. En cause, un cuir issu de l’élevage de bovins sur d’anciennes zones forestière (lire sur l’Amazonie l’article très complet de Bon Pote). Pour NoĂ«l, on avait Ă©liminĂ© la fourrure (comme le Elle, cf. plus bas), on Ă©vitera aussi les bottines en cuir.

  • La maire Ă©cologiste de Poitiers LĂ©onore Moncond'huy lance avec Zero Waste France la rĂ©alisation d’une charte « zĂ©ro dĂ©chet » pour les Ă©vĂ©nements de sa ville. Vrac, prĂŞt de matĂ©riel, contenants rĂ©utilisables, moins de goodies… Ă€ Poitiers, on sait faire la fĂŞte.

Seriez-vous un.e bon.ne maire écolo ? Bloomberg propose de faire l’essai en prenant les commandes de la polluée Smogtown. Mission : prendre les décisions qui comptent sans nuire à votre popularité. Nous avons fait le test (très bien fichu) – et l’avons (brillamment) raté. N’est pas Léonore Moncond'huy qui veut.

2. « Les festivals sont les précurseurs de l’écoresponsabilité dans la culture » (Emmanuel Négrier)

L’annonce de Mme Bachelot lors des États généraux des festivals à Toulouse (cf. plus haut) vient donc boucler 1/ l’ajout de critères de développement durable pour obtenir une aide (lire la charte complète) 2/ une redéfinition du soutien de l’État aux festivals (voir ce nouveau cadre) 3/ une cartographie politico-socio-économique inédite des 10 000 festivals en France (feuilleter l’étude Festivals, territoire et société). Good job Roselyne.

Alors que l’impact des festivals sur l’environnement est loin d’être neutre (cf. notre dernière newsletter), on est allé demander à Emmanuel Négrier, politologue et chercheur au CNRS, co-auteur de l’étude Festivals, territoire et société son avis sur ces annonces. Contrepoint.

Votre étude a permis de cartographier quelque 10 000 festivals en France. Quel degré de sensibilité ont-ils aujourd’hui de l’enjeu climatique ?

Les festivals sont sans doute déjà des précurseurs des comportements écoresponsables, ne serait-ce que parce qu’ils héritent souvent d’un lieu qu’ils doivent ensuite restituer dans l’état où ils l’ont trouvé. Cela oblige par exemple à tenir compte de la question des déchets de manière plus sensible qu’un théâtre de ville. Mais il y a encore une grande marge de progression pour arriver à une prise de conscience stratégique, et mettre les priorités aux bons endroits.

Beaucoup de festivals pensaient par exemple qu’il suffisait de passer des gobelets en plastique au carton recyclable pour réduire leur empreinte carbone. Avec un diagnostic plus précis, ils seront en mesure d’identifier les véritables gisements d’actions, et notamment du côté des mobilités.

Les enjeux sont enfin quelquefois perçus comme contradictoires. Pour un festival de musique du monde, il est difficile de mettre en balance l’importance de l’accueil des artistes et du renouvellement des esthétiques avec la réduction de l’empreinte carbone, ou il ne faut plus prétendre organiser de festivals de musique du monde.

Conditionner l’aide de l’État au respect d’une charte de développement durable, est-ce la solution pour amener les festivals vers plus d’écoresponsabilité ?

Notre étude montre que le monde des festivals, basé sur une économie mixte, a besoin de subventions pour se développer. Cette nouvelle aide de 10 millions d’euros est donc d’abord une bonne nouvelle. La charte va ensuite constituer une source d’encouragement à agir, et va continuer à faire des festivals les précurseurs de ce qui peut être appliqué par les acteurs culturels en général.

Chacun vous dira par contre que cela n’est évidemment pas suffisant pour effectuer cette transition, surtout dans cette période mouvementée. L’initiative ne sera pertinente que si on laisse du temps aux festivals pour s’adapter, car beaucoup ne pourront pas atteindre ces objectifs du jour au lendemain.

Selon cette charte, les festivals ont 3 ans pour mettre en œuvre au moins six objectifs : trois à la signature de la charte, et trois de plus au bout des 3 ans. C’est la bonne méthode ?

Je plaide largement en faveur d’une progressivité. Tous les éléments d’accompagnement n’ont pas été annoncés et la production de diagnostics, qui permet d’analyser l’empreinte carbone de son festival, coûte de l’argent. Les très nombreux petits et moyens festivals auront-ils les moyens de réaliser ces diagnostics et d’agir à court terme, rien n’est moins sûr.

Même si l’on sait que dix festivals de 5 000 entrées ont une empreinte carbone largement moins importante qu’un festival à 50 000, n’introduisons pas ici une source d’inégalité entre petits et gros. Dans le secteur culturel, cela peut faire des ravages.

Consulter l’étude Festivals, territoire et société (nov. 2021) d’Aurélien Djakouane et Emmanuel Négrier.

3. Calendrier de l’après

Green festival. La pluie à notre fenêtre a beau indiquer que la saison estivale est encore loin, l’été 2022 se précise déjà. On commence avec We Love Green (Paris, du 2 au 5/06) qui dévoile aujourd’hui ses têtes d’affiche. Pas de spoiler avant l’annonce officielle, mais les fans d’anagrammes (et de musique) peuvent toujours essayer : Rollazgi, Lengae, HCS, Hopeinx, Trou Fet, Twoshlai, LPN, Cla@lae, Killsrex, Rotemad… Envoyez-nous vos réponses avant midi pour gagner votre bière (locale) au bar début juin.

Green festival #2. On note aussi les dates et lieu du festival éco-responsable et déconnecté Sarcus : du 9 au 11/09, au Château-Monastère de la Corroirie (37). La promesse ? Une prog’ « 0% avion », les téléphones éteints à l’entrée, des menus 100% veggie, une énergie solaire ou sur batterie, et une orga en circuit-court. Faut-il préciser que Pioche! est d’ores et déjà fière d’en être partenaire ?

Cité fertile 2.0. En octobre 2022, la Cité fertile quittera son site, occupé depuis 2018, pour laisser place au futur écoquartier de Pantin. Le tiers-lieux cherche donc sa prochaine adresse : env. 10 000m2 (50% extérieur, 50% construit – voire à réhabiliter), près des transports, dispo avant janvier 2023. Si vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un…

Et aussi… Prenez une pause aujourd’hui pour regarder la sélection de 50 mini-métrages du Mobile film festival – tournés au téléphone, dans le monde entier – sur le thème « Making peace with nature ». Chaque film dure 1 minute. On fait le calcul, pour la pause dej, c’est jouable.

4. Talkin' 'bout my generation

Générations. Lundi (13/12), on se rendra à la Maison des Métallos (Paris) pour assister à la rencontre entre la militante – et rédactrice en chef invitée du dernier hors-série de Socialter – Camille Etienne, le rédac’ chef de Socialter Philippe Vion-Dury, et le chorégraphe Michel Schweizer. Thème de la table ronde : l’engagement des jeunes générations pour le climat.

Une conférence introduite par la projection du dernier court métrage de Camille Etienne, Génération (à regarder ci-dessus), où elle joue son propre rôle : une jeune militante en proie à l’incompréhension des plus âgés, à qui elle adresse une lettre captivante/émouvante/puissante. Alors que l’environnement arrive en tête des préoccupations des jeunes (études CREDOC et BCG), cette discussion à la Maison des Métallos s’annonce vivifiante.

Relire notre entretien avec Camille Etienne (qui fut marraine du lancement de Pioche!, fierté).

5. C’est passé chez Pioche!

Un grand MERCI à Radio Campus Montpellier qui diffuse depuis le début de la semaine sur son antenne (écouter le direct) les conférences organisées par Pioche! au festival Dernier Cri les 5 et 6 novembre dernier. Au programme ces prochains jours :

  • Ce mercredi Ă  15h : « Les festivals : nouvelles tribunes politiques ? », avec ClĂ©ment Meyere (We Love Green), Matthias Lecoq (Explore Genève), Feyriele Chilot (Nuits sonores), et Vincent Cavaroc (Halles Tropisme).

  • Vendredi 10/12 Ă  15h : « Comment se mettre au vinyle Ă©cologique ? », avec Mathilde Vanhessel (Diggers Factory) et Ruben Pariente (DJs for Climate Action).

  • Samedi 11/12 Ă  16h : « Pourquoi la Culture peut (grandement) agir pour le climat ? », avec Samuel Valensi (The Shift Project).

Et demain à 15h, diffusion de la conf’ de notre amie Marjolaine Casteigt « 40 ans de radio libre, quel héritage sur les nouvelles ondes ? », avec Maxime Ryckwaert et Tom Manzarek (Piñata Radio), Tom Martinez (Radio Campus Montpellier) et Laurent Bassols (Rinse France). À vous les studios.

6. On vous aime

Vous lancez votre Ă©co-lieu/revue engagĂ©e/resto raisonnĂ© ? Un.e ami.e a besoin de soutien pour son projet Ă©colo ? Faites-nous un petit mail pour nous en parler et apparaĂ®tre sur Pioche! : [email protected]

  • Les copains de The Good Goods prĂ©parent le premier numĂ©ro de La Bible du Vintage, un guide de 128 pages dĂ©diĂ© Ă  la mode vintage et de seconde main. Ça peut dĂ©panner une idĂ©e cadeau.

  • Fabien vient de publier Un Monde Sous Vide (Ă©d. Spinelle), son premier reportage Ă©cologique/rĂ©cit de voyage qui retrace ses 8 000 km en vĂ©lo sur la trace du plastique. Chapeau.

  • Enora et Luca ont initiĂ© pour le label InFinĂ© une sĂ©rie de t-shirts (coton bio + synthĂ©tique recyclĂ©) avec le slogan « Musique Durable ». Ça peut dĂ©panner une idĂ©e cadeau #2.

  • Le 11 dĂ©cembre, Nicolas bouclera GreeNicoTour, un tour de France en courant et en ramassant des dĂ©chets de 120 jours pour 4158km. Respect.

  • Olivier vient de jouer Ă  Liège la dernière reprĂ©sentation de la pièce Science-Fictions, Ă©crite et mise en scène par Selma Alaoui autour du concept d’effondrement Ă©cologique. On l’avait vue l’an dernier (une claque), on prie pour la revoir en France.

7. Vers l’infini et au-delà

🤓 Merci d’avoir parcouru cette nouvelle Ă©dition de Pioche!. Dites-nous ce qui vous a plu (et moins plu) en rĂ©ponse Ă  cet email, ou en nous Ă©crivant Ă  [email protected].

🤔 Jouez aux 7(000) différences avec les éditions précédentes sur la page bonnepioche.piochemag.fr.

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